CORNE DE L’AFRIQUE: la sécheresse joue les prolongations pour la 5e année consécutive

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CORNE DE L’AFRIQUE : la sécheresse joue les prolongations pour la 5e année consécutive © mehmet ali poyraz/Shutterstock

Selon l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), le niveau de précipitations sera faible dans la Corne de l’Afrique pour la 5e année consécutive. Il s’agit donc de l’une des pires sécheresses qu’a connues cette partie de l’Afrique de l’Est depuis 40 ans.

Avec les prévisions de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), les États de la Corne de l’Afrique et les organisations internationales sont désormais en alerte. Car la sécheresse que connait cette partie de l’Afrique devrait s’aggraver pour la cinquième année consécutive, alors que ce phénomène, considéré comme inédite depuis 40 ans a complètement anéanti les moyens de subsistance de millions de personnes, principalement en Somalie.

« Il m’est pénible d’être porteur de mauvaises nouvelles, alors que des millions de personnes dans la sous-région ont déjà subi la plus longue sécheresse depuis 40 ans. Malheureusement, nos prévisions montrent avec un haut degré de confiance que nous entrons dans la cinquième saison des pluies consécutivement ratée dans la Corne de l’Afrique. En Éthiopie, au Kenya et en Somalie, nous sommes au bord d’une catastrophe humanitaire sans précédent », annonce Guleid Artan, le directeur du Centre de prévision et d’applications climatiques de l’Igad (ICPAC), qui est le centre climatique régional de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pour l’Afrique orientale.

Les pays touchés

Selon l’organisation sous régionale regroupant sept pays d’Afrique de l’Est, les prévisions pour la période allant d’octobre à décembre 2022 font état de fortes probabilités de conditions plus sèches que la moyenne dans la plupart des parties de la région. Cette situation devrait concerner la Somalie, le Kenya et l’Éthiopie. Ces pays devraient recevoir des « précipitations nettement inférieures à la normale », indique l’OMM.

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Et d’ajouter que « le déficit pluviométrique devrait s’étendre à certaines parties de l’Érythrée, à la majeure partie de l’Ouganda et à la Tanzanie, car l’ICPAC estime que le début de la saison des pluies sera probablement retardé dans la majeure partie de l’est de la région ». La saison pluvieuse d’octobre à décembre contribue pourtant jusqu’à 70 % du total annuel des précipitations dans les parties équatoriales de la Corne de l’Afrique, notamment dans l’est du Kenya.

Quelle réponse face à la crise ?

La crise qui touche cette région déjà connue pour son climat aride est exacerbée par La Niña. Encore mal connu, ce phénomène climatique se manifeste par la diminution des températures à la surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur. Conséquence, le nombre de cyclones augmente dans le Pacifique et la sécheresse s’intensifie en Amérique du Sud et en Afrique de l’Est. La Somalie, l’Éthiopie et le Kenya sont les pays africains les plus exposés à ces phénomènes.

Face cette situation, l’OMM préconise quelques pistes de solutions pour réduire l’impact de la sécheresse sur les populations et la biodiversité. « Je renouvelle solennellement notre appel aux gouvernements nationaux, aux donateurs, aux acteurs humanitaires et du développement pour qu’ils adoptent une stratégie sans regret et nous aident à surmonter le pire de cette crise », lance Workneh Gebeyehu, le secrétaire exécutif de l’Igad. L’OMM préconise la mise en place de services hydrométéorologiques et d’alerte précoce (SAP). Ces services « ont le potentiel de réduire les impacts négatifs de la sécheresse », indique l’organisation basée à Genève en Suisse.

Les pays de la Corne de l’Afrique peuvent aussi compter sur le soutien des organisations internationales, à l’instar de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui met déjà en œuvre des projets de résilience et d’adaptation au changement climatique dans la Corne de l’Afrique et ailleurs sur le continent.

Jean Marie Takouleu

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