Barrage de la renaissance : l’Égypte et l’Éthiopie vont enterrer la hache de guerre

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Barrage de la renaissance : l’Égypte et l’Éthiopie veulent enterrer la hache de guerre © Aby Ahmed

S’achemine-t-on vers le dénouement dans le différend qui oppose l’Égypte et l’Éthiopie au sujet du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd) ? C’est en tout cas le souhait des dirigeants des deux pays qui espèrent parvenir à un accord dans quatre mois.

C’est à la faveur d’une réunion régionale sur la guerre qui déchire le Soudan que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le Président égyptien Abdel Fattah el-Sissi ont eu une discussion au sujet du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd). À l’issue des échanges, les deux dirigeants ont publié une déclaration conjointe sur les « les négociations accélérées » qui devraient s’achever d’ici quatre mois.

Une avancée notable saluée d’emblée par l’Union africaine (UA) par la voix  du président de la Commission Moussa Faki Mahamat qui félicite les dirigeants des deux pays. Les pourparlers ainsi entamés ont porté sur la manière dont l’Égypte et l’Éthiopie résoudront les différents futurs. Ainsi que sur la quantité d’eau que l’Éthiopie relâchera en aval en cas de sécheresse prolongée. Et c’est une question clé puisque l’Éthiopie, comme d’autres pays de la corne de l’Afrique, fait face à une sécheresse qui dure depuis plus de 4 ans.

Un accord contraignant ?

Pour l’Éthiopie, le Gerd est un projet essentiel pour développer sa capacité installée et fournir l’électricité dont elle a besoin pour poursuivre la croissance de son économie. De son côté, l’Égypte perçoit toujours la construction d’une retenue sur les affluents du Nil comme une « menace existentielle ». Il faut dire que le pays peuplé de 110 millions d’habitants dépend du Nil pour 80 % de son approvisionnement en eau. Au moins 85 % des eaux du Nil jaillissent des hautes terres du nord de l’Éthiopie.

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Les pourparlers ont justement pour but de trouver un terrain d’entente, même si des questions persistent, notamment sur la médiation de l’UA comme souhaitée par l’Éthiopie ou sur la nécessité d’un accord contraignant, comme l’exigent l’Égypte et le soudan, l’autre pays bénéficiaire des eaux du Nil, qui conteste la construction du Gerd. En attendant, Addis-Abeba poursuit la mise en œuvre de ce mégaprojet de 4,5 milliards de dollars.

En janvier 2022, l’Éthiopie a démarré les tests de production de sa centrale électricité après le remplissage de son barrage pouvant retenir 79 milliards de m3 d’eau. La mise en service de sa centrale électricité se fait progressivement avec les deux premières unités de 700 MW. Une fois pleinement opérationnel, le Gerd affichera une capacité de 5 250 MW, c’est-à-dire près de deux fois la capacité installée d’un pays comme le Kenya (2 819 MW).

Jean Marie Takouleu

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