RDC : ACS, Sinohydro et CTG vont financer le projet hydroélectrique du Grand Inga

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RDC : ACS, Sinohydro et CTG vont financer le projet hydroélectrique du Grand Inga

Le directeur de l’Agence de développement et de promotion de Grand Inga (Adpi), Bruno Kapandji Kalala a annoncé que trois entreprises allaient financer le projet hydroélectrique du Grand Inga sur le fleuve Congo. Il s’agit de l’entreprise espagnole Actividades de Construcción y Servicios (ACS), China Three Gorges Corporation (CTG) et Sinohydro, deux sociétés chinoises. Ces trois géants de la construction vont mobiliser 18 milliards de dollars pour relancer ce projet dont la gestion fait polémique en République Démocratique du Congo.

Le projet hydroélectrique du Grand Inga est un sujet qui divise en République Démocratique du Congo (RDC). Davantage encore en cette période électorale marquée par la décision du président Joseph Kabila de, finalement, respecter la constitution en ne se représentant pas pour un troisième mandat. Il a néanmoins décidé de gérer personnellement ce dossier, au grand dam de la société civile et de l’opposition qui craignent la corruption ou, pire, le surendettement de la RDC.

Il y a encore quelques jours, 40 organisations de la société civile congolaise plaidaient pour la suspension du projet hydroélectrique du Grand Inga, « jusqu’à l’obtention des garanties de bonne gouvernance ». Au cours d’une conférence de presse organisée le mardi 18 septembre à Kinshasa, elles se sont dites préoccupées par « le manque de transparence et de surveillance démocratique de ce projet ».

En réalité, c’est le financement de ce projet qui  rend le sujet aussi sensible. C’est d’ailleurs ce qui a poussé l’Assemblée nationale de la RDC à rejeter un projet de loi devant « faciliter le financement » de ce méga projet qui devrait permettre de produire 11 GW (!) d’électricité. L’entreprise publique sud-africaine, Eskom, principal partenaire du projet en tant qu’acheteur de l’électricité produite, s’étant désisté. Le projet devrait coûter en tout 18 milliards de dollars (le tiers du budget annuel de la RDC !), soit 14 milliards pour la construction du barrage, le reste étant destiné à l’installation d’une ligne électrique.

Trois concurrents s’allient

En sous-main, les tractations se sont poursuivies avec d’autres acteurs. Le directeur de l’Agence de développement et de promotion du Grand Inga (Adpi), Bruno Kapandji Kalala, a annoncé que l’entreprise espagnole Actividades de Construcción y Servicios (ACS), China Three Gorges Corporation (CTG) et Sinohydro, deux entreprises chinoises, allaient créer un consortium pour financer les 18 milliards de dollars.

« Le Congo n’empruntera pas un dollar. C’est la société concessionnaire qui va s’endetter » a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Kinshasa, la capitale de RDC. Et d’ajouter que « le gouvernement signera un accord exclusif de développement avec ces groupes ». Bruno Kapandji Kalala n’a toutefois pas donné la date exacte d’exécution des travaux. Le consortium est en voie cours d’organisation et devrait permettre aux trois entreprises de frapper à la porte des gouvernements et des banques pour mobiliser l’argent nécessaire.

Mais qui achètera l’électricité produite ?

Après avoir été longtemps concurrents dans ce méga projet, ces trois géants mondiaux de la construction ont décidé de s’unir au mois de juin 2018 pour présenter une offre conjointe. Bruno Kapandji Kalala a toutefois précisé que l’État détiendrait une participation dans l’entité qui se verra confier la concession et le droit à construire. Le directeur de l’Adpi n’a pas donné de précision sur la vente de l’électricité qui sera produite par le futur barrage. Et c’est donc tout le modèle économique sur lequel est bâti ce projet qui échappe à la compréhension.

Un accord, datant de 2013, lie déjà l’état RD congolais à Eskom. L’entreprise publique responsable de la distribution de l’électricité en Afrique du Sud s’était alors engagée à acheter 2 500 MW. Dans quelles conditions juridique peut-elle se désister ? Bruno Kapandji Kalala a en tous cas fait savoir que des négociations étaient actuellement en cours avec les pays voisins de la RDC pour la vente d’une partie de la production à venir. Et c’est donc à l’issue de la signature du contrat de développement entre l’État RD congolais, ACS, Sinohydro et CTG qu’on connaitra la date exacte du début de la construction du grand barrage. Et la viabilité financière de ce méga projet…

Jean Marie Takouleu

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