NIGÉRIA : Abuja s’attaque aux biosalissures marines pour préserver la biodiversité

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NIGÉRIA : Abuja s’attaque aux biosalissures marines pour préserver la biodiversité ©Christian Lévêque/IRD

Le Nigéria vient d’adopter les Directives de l’Organisation maritime internationale (OMI) sur le contrôle et la gestion de l’encrassement ou salissures biologiques des navires, en vue réduire le transfert d’espèces aquatiques envahissantes. Dans le pays d’Afrique de l’Ouest, ces espèces mettent en danger la biodiversité et l’écosystème marins, ainsi que les vies humaines.

Au Nigéria, les activités maritimes ont des incidences négatives sur la vie marine. L’une de ces incidences est l’encrassement biologique, qui consiste en l’accumulation d’organismes aquatiques sur les surfaces ou coques des navires accostant aux ports. C’est dans ce contexte que le Nigéria a récemment adopté les Directives de l’Organisation maritime internationale (OMI) pour réduire au minimum le transfert d’espèces aquatiques envahissantes par le biais de l’encrassement biologique ou salissures biologiques.

Ces Directives, dont le texte a été adopté par le Comité de la protection du milieu marin (MEPC) en 2011, sont assorties de recommandations pour réduire au minimum le transfert d’espèces aquatiques envahissantes par le biais de l’encrassement biologique dans des embarcations de plaisance, approuvées par le MEPC en 2012.

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En effet, des espèces aquatiques qui s’accrochent sur les coques des navires peuvent survivre au voyage pour ensuite se reproduire dans un autre milieu. Elles deviennent alors envahissantes en se développement plus vite que les espèces indigènes et dans des proportions nuisibles. Au Nigeria, c’est notamment le cas du Tithonia diversifolia (tournesol mexicain), Chromolina odorata (ou herbe du Laos, originaire d’Amérique du Sud), Leucaena leucocephala (une plante fourragère, originaire du Mexique et d’Amérique centrale), Gliricidia sepium, indique l’organisation internationale Society for Conservation Biology (SCB).

S’il est vrai que l’exploitation efficace et en toute sécurité des transports maritimes modernes est inconcevable sans eaux de ballast, les innombrables espèces aquatiques envahissantes présentes dans ces eaux peuvent constituer une grave menace sur le plan environnemental, économique et sanitaire.

Les recommandations de l’OMI pour réduire le transfert des espèces envahissantes

Sur le plan environnemental, la croissance rapide d’espèces aquatiques envahissantes influencerait l’évolution de la faune et de la flore. Une bonne gestion de l’encrassement biologique pourrait contribuer à protéger la biodiversité marine en empêchant le transfert d’espèces aquatiques envahissantes.

Il faudra pour cela que les gouvernements, secteurs économiques, organisations non gouvernementales (ONG) et organes des conventions internationales travaillent conjointement pour prévenir, réduire et maîtriser la pollution marine résultant des activités de l’Homme. Pour soutenir les gouvernements, l’OMI organise des activités de coopération technique dans le cadre de son Programme intégré de coopération technique (PICT). L’objectif est de sensibiliser sur l’encrassement biologique et ses conséquences, faciliter la compréhension des Directives de 2011 et leur application à l’échelle internationale.

Les États membres de l’OMI bénéficient également du projet Partenariats GloFouling lancé en 2017 pour renforcer les capacités des pays en développement, à la mise en œuvre de ses directives pour réduire au minimum le transfert d’espèces aquatiques envahissantes par le biais de l’encrassement biologique. Le recours à des pratiques de contrôle et de gestion des salissures biologiques pourrait grandement contribuer à réduire les risques de transferts d’espèces envahissantes.

Le comportement hydrodynamique des navires pourrait aussi être amélioré, car ces salissures sur les coques ajoutent considérablement à la résistance du navire, avec de graves conséquences tant sur les dépenses de combustibles que sur les émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serra (GES).

Inès Magoum

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