Dans le sillage du 16e Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour promouvoir l'agroécologie dans le cadre du Programme « IHYAE ». Avec un budget de 4 millions d'euros, cet appel vise à revitaliser les pratiques agricoles du Maroc, dans le cadre de la stratégie nationale « Génération Green 2020-2030 ».
Sous la coordination de l’Agence pour le développement agricole (ADA), cet appel à projets ambitionne de transformer le paysage agricole marocain en favorisant l’adoption de pratiques agroécologiques innovantes, dans des régions clés du Maroc, notamment Fès-Meknès (au centre-nord), l’Oriental (au nord-est) et Souss-Massa (au sud- ouest). Les organisations de la société civile nationales et internationales sont vivement encouragées à participer, leur expertise étant essentielle pour guider les exploitations agricoles vers des pratiques plus durables.
Le directeur général de l’ADA, El Mahdi Arrifi, souligne l’importance de cet appel, affirmant qu’il illustre la volonté ferme de soutenir une agriculture respectueuse de l’environnement et durable. «Nous sommes convaincus que cette initiative contribuera à améliorer la qualité de vie des communautés rurales et à renforcer leur résilience face aux défis actuels ».
Des financements alloués par l’AFD et l’UE
Cet appel à manifestation d’intérêt est lancé dans le cadre du programme de revitalisation des territoires ruraux par l’emploi et l’entrepreneuriat agricole et para-agricole au Maroc (IHYAE), qui représente un pilier central de la stratégie « Génération Green » 2020-2030. Avec un financement substantiel de 170,6 millions d’euros, dont une contribution majeure de 150,6 millions d’euros de l’Agence française de développement (AFD) et un soutien supplémentaire de 20 millions d’euros de l’Union européenne (UE), « IHYAE » s’annonce comme une étape majeure vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et socialement inclusive.
Ce projet se révèle crucial pour soutenir les communautés agricoles alors que le Maroc fait face à une série de défis. En effet, à l’automne 2021, le pays a connu sa pire sécheresse en 40 ans, exacerbant ainsi la pénurie d’eau croissante. De plus, les répercussions de la guerre en Ukraine ont entraîné une hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires de base, telles que les tomates.
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L’approche de l’agroécologie va au-delà d’une simple technique agricole, embrasse une vision holistique de l’activité agricole, en tenant compte de l’ensemble de l’écosystème dans lequel elle s’inscrit, avec une conscience écologique profonde. Fondée sur cinq principes clés, l’agroécologie vise à renouveler la biomasse et préserver la fertilité des sols, minimiser les pertes d’énergie solaire, d’air et d’eau, favoriser la diversification génétique dans le temps et l’espace, valoriser les interactions biologiques au sein de l’écosystème agricole, et combattre les ennemis des cultures, tels que les maladies, les ravageurs et les adventices.
Cette approche offre une perspective prometteuse pour une agriculture durable et résiliente, capable de répondre aux défis actuels tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures.
Boris Ngounou
