MENA : « Reuse » et irrigation moderne, à accélérer en 2024 face à la crise de l’eau

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MENA : « Reuse » et irrigation moderne, à accélérer en 2024 face à la crise de l’eau©Davis Odwuor/Shutterstock

Dans les premiers rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) publiés en fin 2023, la Banque mondiale donne plusieurs recommandations pour améliorer l’accès à l’eau douce dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (Mena), notamment l’accélération de la modernisation des systèmes d’irrigation en 2024. Selon l’institution financière, l’agriculture serait l’un des secteurs les plus consommateurs d’eau dans cette région.

Au cours de l’année 2023, la Banque mondiale a jaugé le niveau de sécurité hydrique des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (Mena), à savoir l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Iraq, la Jordanie, le Liban. Il apparait dans ses rapports nationaux sur le climat et le développement (CCDR) que l’eau douce s’y fait de plus en plus rare. « Les pertes du Produit intérieur brut (PIB) liées au climat se situeraient entre 1,1 et 6,6 % à l’horizon 2050. Certes, les impacts varient d’un pays à l’autre, mais ces pertes s’expliquent avant tout par l’insécurité hydrique », indique l’institution financière internationale présidée par Ajay Banga. Si la sécheresse accentue la raréfaction de l’eau douce, une utilisation irrationnelle de la ressource disponible explique aussi son épuisement rapide.

En Tunisie par exemple, la Banque mondiale craint que ces pertes du PIB dues aux pénuries d’eau atteignent 71% d’ici à 2050. Ce qui aurait également un impact sur la croissance économique du pays d’Afrique du Nord. Pour éviter le pire, le groupe préconise des solutions qui intègrent les enjeux de l’agriculture et de l’énergie.

La modernisation des systèmes d’irrigation

Dans les pays d’Afrique du Nord de manière générale, l’agriculture serait le secteur le plus consommateur d’eau. En Tunisie, les prélèvements pour l’irrigation culminent à plus de 75% de la consommation d’eau douce selon la Banque mondiale. Ce pourcentage peut être réduit, notamment en modernisant les systèmes d’irrigation.

À en croire le fournisseur israélien de systèmes d’irrigation Netafim, présent au Maroc et en Côte d’Ivoire, l’irrigation « goutte à goutte » est connue pour être la méthode d’irrigation la plus performante et durable avec entre 95 à 100% d’efficacité d’utilisation de l’eau. En comparaison, les systèmes par aspersion ont une efficacité d’utilisation de l’eau de 80 à 85 % et la méthode par inondation à seulement 40 à 50 %. Outre la rationalisation de l’utilisation des ressources en eau douce, les systèmes d’irrigation modernes contribueront à améliorer les rendements agricoles. La sécurité alimentaire, également menacée, passera aussi par une révision des systèmes de culture, l’adoption de variétés tolérantes à la sécheresse, la promotion de cultures à plus forte valeur ajoutée, et le recours à des solutions fondées sur la nature.

Réutiliser les eaux usées traitées pour préserver l’eau douce

L’autre recommandation de la Banque mondiale pour atténuer la crise de l’eau dans la région de la Mena est la réutilisation des eaux usées traitées (Reuse) à partir d’énergies renouvelables pour l’irrigation. L’accélération de cette pratique, qui gagne du terrain en Afrique du Nord notamment, permettra de préserver l’eau douce et de la rendre plus disponible pour les ménages.

Lire aussi – MAROC : le programme « Irrisat » est lancé pour optimiser l’eau d’irrigation

Depuis la 27e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP27), tenue à Charm el-Cheikh en l’Égypte, où la Banque mondiale s’est engagée à mettre en œuvre les recommandations de ses rapports nationaux sur le climat et le développement, près de 800 millions de dollars ont été mobilisés. « Il s’agit de 350 millions de dollars au Maroc, 250 millions de dollars en Jordanie et 200 millions de dollars au Liban pour appuyer les recommandations des CCDR contre la raréfaction des ressources en eau », indique le groupe dont le siège se trouve à Washington aux États-Unis d’Amérique.

Inès Magoum

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