MAROC : vers la réintroduction du crocodile marocain, disparu il y a 70 ans

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MAROC : vers la réintroduction du crocodile marocain, disparu il y a 70 ans©Saad315/Shutterstock

Deux crocodiles d’Afrique de l’Ouest vivant au Parc de la Tête d’Or de Lyon en France, viennent d’arriver au Maroc. Le mâle de 49 ans et la femelle de 32 ans ont été installés au Crocoparc d’Agadir dans le but de s’y reproduire. Leurs petits pourront ensuite être réintroduits dans la nature, où l’espèce a disparu depuis les années 1950.

L’annonce faite le 5 juillet 2021 par Grégory Doucet le maire de Lyon en France, vient de se réaliser. En début septembre 2022, deux crocodiles d’Afrique de l’Ouest, dont un mâle de 49 ans et une femelle de 32 ans, sont arrivés au Maroc, en provenance du parc de la Tête d’Or de Lyon en France.

Les deux reptiles nés dans un élevage au Tchad étaient arrivés au Zoo de la Tête d’Or en 1975. Ils vivront désormais au Crocoparc d’Agadir, le premier parc zoologique de crocodiles au Maroc ouvert en mai 2015 à l’ouest du royaume, où un espace a été spécialement aménagé pour eux. Il s’agit d’un bassin d’une trentaine de mètres de longueur (plus grand que leur bassin lyonnais) disposant de niveaux différents d’eau (entre 20 cm et 1m60 de profondeur). Les deux crocodiles ont également des terriers pour s’abriter, à l’image de ce qu’ils ont dans la nature.

Le bassin dans lequel évoluent ces crocodiles est surtout propice à leur reproduction. Leur arrivée au Maroc intervenant dans le cadre d’un programme de réintroduction de l’espèce. « Mon espoir, c’est de réintroduire des générations issues de ce couple de crocodiles dans des gueltas dans le Sud, près de l’oued Draâ, où ils vivaient autrefois. Il y a d’ailleurs un étudiant en biologie (de la Faculté de Corte en Corse) qui a travaillé pendant plusieurs mois sur ce sujet, en essayant d’identifier des zones où ces animaux pourraient encore être réintroduits », explique Luc Fougeirol, le directeur de Crocoparc.

Le crocodile du Maroc

Le Crocodile du Maroc aurait disparu en 1950 de la Guelta de Tanzida au sud du royaume chérifien, à cause de la désertification et de la pression de l’Homme sur les habitats naturels. « La peau de crocodile était à la mode et il y avait une recrudescence de la chasse. Du moment que leur présence n’a plus un intérêt économique, les populations de faune sauvage disparaissent malheureusement. Il faut vraiment que les populations qui vivent aux alentours de leurs habitats y trouvent un intérêt. », explique Luc Fougeirol.

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Ne dépassant pas les deux mètres ou deux mètres cinquante de long, le crocodile du Maroc se révèle génétiquement identique à son congénère vivant en Afrique de l’Ouest (au Sénégal ou en Côte d’Ivoire). Il se serait donc retrouvé, voici quelques milliers d’années seulement, isolés dans quelques gueltas par l’émergence et la progression du Sahara. Il se révèle par contre génétiquement différent du Crocodile du Nil plus massif, pouvant peser plus d’une tonne, et vivant sur une bonne partie de l’Afrique, notamment dans la région des Grands Lacs et dans le bassin du Nil.

Boris Ngounou

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