KENYA : vers un rachat des déchets électroniques par le gouvernement

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KENYA : vers un rachat des déchets électroniques par le gouvernement©ltummy/Shutterstock

Le gouvernement du Kenya vient de publier sa Stratégie nationale de gestion des déchets 2019. Il préconise le rachat des déchets électroniques auprès des populations. L’objectif de cette politique est d’éviter que ces déchets dangereux continuent d’occuper les décharges et de polluer l’environnement.

Le Kenya veut tenter une nouvelle approche dans la gestion des déchets électroniques. Pour ce faire, le gouvernement central préconise désormais le rachat des appareils électroniques arrivés en fin de vie. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (Unep), datant de 2010, « le Kenya produit 11 400 tonnes de déchets électroniques provenant des réfrigérateurs, 2 800 tonnes de téléviseurs, 2 500 tonnes d’ordinateurs portables, 500 tonnes d’imprimantes et 150 tonnes émanant des téléphones portables ».

En tout, les Kenyans produisent 17 000 tonnes de déchets électroniques chaque année. Selon cette institution internationale basée à Nairobi, seulement 50 % de ces déchets sont récupérés. La moitié se retrouve ainsi dans les décharges comme celle de Dandora, pour les déchets produits dans la capitale Nairobi. Mais depuis la publication de ces chiffres, la situation a beaucoup évolué. Les smartphones et les ordinateurs portables sont devenus plus accessibles et plus répandus dans tout le pays.

Selon le Mobile Report 2019, de la plateforme de commerce en ligne Jumia, 91 % des Kenyans disposent désormais d’un téléphone potable. Et la population, très jeune, éprouve un désir effréné de changer de smartphone pour acquérir de nouveaux gadgets encore plus performants.

Il va falloir attendre un peu…

La nouvelle politique des autorités est à la fois une réponse au rapport de l’Unep, mais également à la hausse de la consommation actuelle. Il va tout de même falloir attendre un peu avant de voir le gouvernement kenyan racheter des appareils électroniques puisqu’il prévoit de créer parallèlement des usines de recyclage des déchets électroniques, entre 2022 et 2023.

Mais tout semble avoir été prévu. « Le gouvernement s’associera à des entreprises privées dans le cadre de partenariats public-privé (PPP) pour construire une infrastructure robuste et durable afin de faciliter un système de gestion des déchets électroniques respectueux de l’environnement et inciter les consommateurs à éliminer leurs déchets électroniques », indique le gouvernement dans sa National E-waste Management Strategy 2019.

Dans le cadre de la nouvelle politique gouvernementale, chacun des 47 comtés du Kenya devrait disposer d’au moins 10 centres de collecte des déchets électroniques. Les investisseurs devront mettre en places six usines de tri et de recyclage des déchets électroniques dans les six principales zones économiques que compte le Kenya.

Pour accompagner cette politique, le gouvernement prévoit la création d’un fonds national de gestion des déchets électroniques. Cette institution financière devrait collecter des fonds auprès des entreprises qui contribuent à la production de grandes quantités de déchets électroniques. Les fabricants de smartphones et d’ordinateurs portables sont donc en ligne de mire, en accord avec le principe pollueur-payeur.

Jean Marie Takouleu

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