AFRIQUE : malgré les efforts de réduction, la déforestation s’accentue

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AFRIQUE : malgré les efforts de réduction, la déforestation s’accentue©PARALAXIS/Shutterstock

Le rapport sur les objectifs forestiers mondiaux 2021 du Département économique et social des Nations Unies indique des pressions supplémentaires sur les forêts tropicales d’Afrique. Selon le rapport publié récemment, les progrès dans la protection des forêts et des personnes qui en dépendent sont doublement menacés en raison des effets dévastateurs de la pandémie du coronavirus.

Les forêts fournissent 80% de la biodiversité terrestre et quelque 1,6 milliard de personnes dans le monde dépendent directement des forêts pour la nourriture, le logement, l’énergie, les médicaments et les revenus. Ces avantages forestiers évalués par l’Organisation des Nations unies (ONU) sont cependant confrontés à de nouvelles menaces nées de la pandémie de la Covid-19. « Avant la pandémie, de nombreux pays travaillaient dur pour inverser la disparition des forêts indigènes et augmenter les aires protégées désignées pour la conservation de la biodiversité. Certains de ces gains sont maintenant menacés par les tendances inquiétantes de la déforestation accrue des forêts tropicales primaires », écrit le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, dans l’avant-propos du rapport sur les objectifs forestiers mondiaux 2021.

Selon le rapport publié le 26 avril 2021, les peuples autochtones et les communautés locales, les migrants de retour et les travailleurs urbains sont maintenant poussés plus profondément dans les bois pour chercher de la nourriture, du carburant, un abri et une protection contre les risques du Covid-19, ce qui exerce un stress supplémentaire sur les écosystèmes.

La vulnérabilité des forêts du bassin du Congo s’est accrue

En Afrique, le péril forestier dû à la pandémie du coronavirus est combiné aux menaces traditionnelles que sont la dégradation des terres, les ravageurs et les espèces envahissantes, les incendies, les tempêtes, les sécheresses, l’augmentation de la pauvreté rurale, le chômage, la croissance démographique et l’agriculture industrielle. Au Cameroun par exemple, près de 100 000 hectares de forêts sont menacés par des projets agroindustriels, selon une étude publiée le 28 avril 2021 par le Global Forest Watch.

Dans un sens plus large, les forêts d’Afrique centrale sont plus sensibles que d’autres aux évolutions climatiques et démographiques, comme l’indique une étude internationale publiée le 21 avril 2021 par des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Les scientifiques ont clairement porté leurs inquiétudes sur la République démocratique du Congo (RDC). « Le pays abrite la moitié des forêts tropicales d’Afrique centrale et combine à la fois des pressions anthropiques et climatiques. Il y a une démographie qui explose. On estime qu’entre 2000 et 2085, la population de la RDC sera multipliée par sept. Potentiellement à l’horizon 2085, il risque de ne plus rester grand-chose en RDC si rien n’est fait aujourd’hui » analyse Maxime Réjou-Méchain, écologue à l’IRD.

C’est donc dans ce contexte exacerbé par les effets dévastateurs de la pandémie de la covid-19 qu’intervient le rapport sur les objectifs forestiers mondiaux 2021 du Département économique et social des Nations Unies. « J’exhorte tous les acteurs, y compris les gouvernements, le monde des affaires et la société civile, à prendre des mesures urgentes pour arrêter la déforestation, prévenir la dégradation des forêts et restaurer les forêts », déclare Antonio Guterres.

Boris Ngounou

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