AFRIQUE : l’OMVS reçoit le prix Hassan II pour sa gestion de l’eau du fleuve Sénégal

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AFRIQUE : l’OMVS reçoit le prix Hassan II pour sa gestion de l’eau du fleuve Sénégal ©Vladimir Zhoga/Shutterstock

Au Sénégal, l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a obtenu le Grand prix mondial Hassan II de l’eau à l’ouverture de la 9e édition du Forum mondial de l’eau dans la banlieue de Diamnidio située à 38 km de la capitale Dakar. Une distinction qui promeut la coopération et la bonne gestion dans le développement et l’utilisation des ressources en eau.

Alors qu’il célèbre le cinquantenaire de sa création le 11 mars 1972, l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) vient d’être nominée pour le prix Nobel de la paix de 2022. Cette organisation intergouvernementale de développement réunissant la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et la Guinée a remporté le Grand prix mondial Hassan II de l’eau, en marge du 9e Forum mondial de l’eau qui se tient à Dakar la capitale sénégalaise depuis le 21 mars 2022.

La distinction de l’OMVS remit à son Haut-commissaire Hamed Diane Séméga des mains du ministre marocain de l’Équipement et de l’Eau est le symbole de la sécurité de l’eau pour la paix et le développement durable, le thème retenu pour cette édition. Car l’OMVS « joue un rôle exemplaire puisqu’elle agit non seulement en faveur de la concrétisation de la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique du grand bassin frontalier du fleuve Sénégal, mais surtout elle promeut la paix, la prospérité et le développement territorial de ses pays membres », affirme Nizar Baraka.

La 9e édition du Forum mondial de l’eau qui se tient jusqu’au 26 mars 2022 réunit des chefs d’État, des décideurs, des experts et professionnels de l’eau à l’instar des entreprises françaises Suez ou Vergnet Hydro, mais aussi des autorités locales (Barthélemy Dias, le nouveau maire de Dakar) et la société civile.

Une ressource, un prix

Créé en 2002 et attribué pour la première fois lors du 3e Forum Mondial de l’Eau de Kyoto au Japon en 2003, le Grand Prix mondial Hassan II de l’Eau est une initiative menée conjointement par le Royaume du Maroc et le Conseil mondial de l’Eau, en mémoire du défunt roi Hassan II pour ses actions en faveur de la coopération internationale et de la préservation des ressources en eau (1961-1999). Ayant pour thème général « la coopération et la bonne gestion dans le domaine du développement et de l’utilisation des ressources en eau », il est attribué tous les trois ans à une personne ou une institution impactant le développement et de l’utilisation des ressources en eau, tant scientifique, qu’économique, technique, environnemental, social, institutionnel, culturel ou politique.

Pour sa 6e édition en 2018, le Grand prix mondial de l’eau Hassan II a été remis par le gouvernement du Maroc à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) lors du 8e Forum mondial de l’eau organisé en 2018 au Brésil sur le thème « pour plus de solidarité et d’inclusion afin d’assurer la sécurité de l’eau et la justice climatique ».

L’OMVS et le modèle régional de gestion de l’eau

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a été créée en 1972 avec pour objectif la réduction de la vulnérabilité́ des économies des États membres (la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et la Guinée) face aux aléas climatiques et aux facteurs externes, la préservation de l’équilibre des écosystèmes du bassin, la contribution à l’autosuffisance alimentaire des populations. Avec une longueur de 1 750 km, le fleuve Sénégal est le deuxième plus grand cours d’eau d’Afrique de l’Ouest, après le fleuve Niger et se caractérise par sa proximité avec le désert du Sahara.

En cinquante années d’actions, l’OMVS s’est dotée d’un parc d’ouvrages qui lui permet de sécuriser de l’eau pour différents usages notamment les barrages de Diama, Manantali, Félou, Gouina qui contribuent déjà à la sécurité alimentaire via le développement de l’agriculture irriguée, le renforcement de l’accès à l’eau potable pour les populations, et la restauration d’une navigation fluviale pérenne sur une distance de 900 km.

À ces infrastructures, s’ajoutent d’autres ouvrages hydroélectriques pour couvrir les besoins en électricité des états membres notamment le barrage de Koukoutamba en Guinée. Avec une puissance installée de 294 MW, l’installation sera le quatrième et plus grand aménagement hydroélectrique réalisé par l’OMVS, après ceux de Manantali (200 MW) et de Gouina (140 MW, en construction) au Mali.

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L’aménagement de Koukoutamba comprendra le barrage, deux lignes de transport de 225 kV et une route d’accès de 150 km. En 2019, l’OMVS a signé un contrat avec l’entreprise chinoise Sinohydro pour la réalisation des études d’impact environnemental et social de ce projet.

Benoit-Ivan Wansi

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