AFRIQUE CENTRALE : les ONG redoublent d’ardeur pour la protection des grands singes

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AFRIQUE CENTRALE : les ONG redoublent d’ardeur pour la protection des grands singes©e SlusingShutterstock

L’alliance pour la conservation des grands singes en Afrique centrale (Alliance GSAC) exige une plus grande protection des grands singes du bassin du Congo. La fièvre Ebola, le braconnage et le recul de la forêt exercent une forte pression sur les primates de la sous-région.

Le nombre de gorilles et de chimpanzés en Afrique centrale continue de baisser en raison de la chasse illégale, de la déforestation et de la fièvre Ebola, le tout combiné à une application défaillante des lois. C’est dans ce contexte que s’est déroulé du 7 au 9 novembre 2019 à Pointe-Noire au Congo Brazzaville, le quatrième atelier stratégique des ONG locales de la sous-région pour la conservation communautaire des grands singes et pour le développement local dans les forêts du Bassin du Congo.

Les délégués venus de six organisations de la société civile issues de quatre pays du Bassin du Congo (Cameroun, République du Congo, Gabon, RDC), ont échangé sur les moyens d’accroitre la reconnaissance politique et technique de l’engagement de la société civile d’Afrique centrale pour la conservation des grands singes et la biodiversité des forêts du Bassin du Congo. Les travaux ont également porté sur la validation du plan d’action stratégique 2020-2022 de l’Alliance GSAC pour une plus grande protection des grands singes et le développement local dans les forêts de ce bassin.

La population des Gorilles de l’Est a été réduite de 70 % en 20 ans

L’une des illustrations du danger d’extinction des grands singes d’Afrique centrale se trouve dans les forêts du parc national de Kahuzi-Biega à l’Est de la République démocratique du Congo. Dans ce qui est considéré aujourd’hui comme étant le dernier retranchement des gorilles des plaines de l’Est, une espèce menacée, l’habitat est au centre d’un conflit entre les autorités du pays et les leaders pygmées. Ceux-ci affirment que ces terres leur ont été volées. Ces autochtones ont déjà détruit 350 hectares de forêt, menaçant ainsi la survie d’une espèce en voie d’extinction.

Lors de mise à jour de la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) de septembre 2016, le Gorille de l’Est passe de la catégorie « En danger » à la catégorie « En danger critique d’extinction ». Cette classification fait suite à un déclin catastrophique de sa population, réduite de plus de 70 % entre 1995 et 2015. Elle est actuellement estimée à moins de 5000 individus.

Outre le gorille de l’Est, trois autres grands singes sont classés « En danger critique d’extinction » : le Gorille de l’Ouest, l’Orang-outan de Bornéo et l’Orang-outan de Sumatra. Le Chimpanzé et le Bonobo sont eux classés « En danger ».

Pour contribuer à remédier au déclin des grands singes dans les forêts du bassin du Congo, des primatologues de l’Université de Princeton aux États-Unis ont préconisé dans une revue parue en 2003, un soutien à la recherche sur le virus d’Ebola, qui permettrait de trouver des traitements appropriés. Car le virus d’Ebola, qui a provoqué plusieurs épidémies en Afrique centrale, notamment en RDC et au Gabon, tuant des centaines de personnes, a également décimé les gorilles et les chimpanzés de certaines forêts de cette région.

Boris Ngounou

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