RDC : des musiciens dénoncent l’exploitation du pétrole dans les aires protégées

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RDC : des musiciens dénoncent l’exploitation du pétrole dans les aires protégées©Adam McCullough/Shutterstock

Le projet pétrolier et gazier du gouvernement RD-Congolais provoque également le courroux des artistes musiciens. Ces derniers ont initié des concerts de contestation, le but étant de contrecarrer l’opérationnalisation d’un projet gouvernemental qui menace l’intégrité de certaines aires protégées du pays, dont le parc national des Virunga.

Un collectif d’artistes de la ville de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), a organisé un concert le 23 septembre 2022, pour exiger l’annulation de la vente aux enchères des blocs de pétrole et de gaz. Le concert a été organisé pour contrer la décision prise par le gouvernement congolais de mettre aux enchères les droits d’exploitation de 30 blocs pétroliers et gaziers, dont certains chevauchent des aires protégées du bassin du Congo (considéré comme le deuxième poumon forestier du monde après l’Amazonie, Ndlr). Ces artistes étaient réunis autour du slogan « Ensemble protégeons nos forêts et nos parcs pour l’avenir de nos enfants ».

Dans le même temps, environ 200 jeunes militants congolais ont marché pour la protection du climat à Limete, une commune de la ville de Kinshasa.

La manifestation se tenait en marge de la pré-COP 27, prévue du 3 au 5 octobre en RDC. De l’avis de la secrétaire générale du Mouvement des jeunes pour la protection de l’environnement, Rose Mathé, le projet engagé par le gouvernement congolais est « en contradiction » avec la volonté du pays de se présenter comme une solution contre le dérèglement climatique. « Le monde est en train de faire une transition vers les énergies renouvelables, qui ne polluent pas. Mais, l’exploitation pétrolière, elle, au contraire, détruit l’environnement », regrette Rose Mathé.

L’enjeu pour la RDC

En juillet 2022, le gouvernement RDC a mis aux enchères les droits d’exploitation de 27 blocs de pétrole et trois de gaz. Selon des défenseurs de l’environnement, neuf de ces blocs traversent des aires protégées, notamment le parc national des Virunga (créé en 1925 sur une superficie de 790 000 hectares) inscrit au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’’éducation, la science et la culture (Unesco) depuis 1979. En outre, les concessions concernées couvrent 11,2 millions d’hectares de forêt tropicale et un million d’hectares de tourbières.

Lire aussi-RDC : l’État met en vente 27 blocs pétroliers, au péril de la biodiversité

Le gouvernement congolais, pour sa part, rassure qu’aucun de ces blocs ne se trouve dans les zones écologiquement sensibles. Le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, entrevoit des revenus de l’ordre de 2000 milliards de dollars. Une manne financière qui permettra d’engager des projets de développement à travers ce pays d’Afrique centrale.

Boris Ngounou

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