Un accord a été signé cette semaine entre les autorités centrafricaines et l’entreprise China Gezhouaba Group Company (CGGC) à Pékin. Il ouvre la voie à la réhabilitation de l’usine hydroélectrique de Boali II à plus de 100 km de Bangui.
Les retombés du voyage de Faustin-Archange Touadéra en Chine se font déjà sentir. Le président de la République centrafricaine (RCA) était cette semaine à Pékin pour le sommet du forum Chine-Afrique. En marge de cette rencontre entre les dirigeants africains et chinois, le ministre centrafricain de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Félix Molouaa a signé un accord avec l’entreprise China Gezhouaba Group Company (CGGC), en présence du président Touadéra. Objet du contrat : la réhabilitation de l’usine hydroélectrique de Boali II. Ce barrage en enrochement est situé à 105 km de Bangui, et contribue à alimenter en électricité les plus de 800 000 habitants de la cité capitale.
L’objectif est d’augmenter de 50 % la capacité de production de cette centrale, de 10 à 15 MW. Pour ce projet, le pays peut compter sur le soutien de la Banque africaine de développement (BAD) qui a accepté de prêter 8 milliards de francs CFA, soit plus de 12 millions d’euros. Il s’agit d’une tentative de la part du gouvernement de ce pays d’Afrique centrale de limiter les délestages dans la capitale Bangui et ses environs.
Un très faible taux d’accès à l’électricité, mais beaucoup de projets
La RCA reste l’un des pays africains qui trainent le pas en matière d’accès de la population à l’électricité. Selon Moussa Ousman, directeur de l’Énergie au ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique, le pays dispose d’un taux d’électrification de 3 % sur l’ensemble de son territoire, d’une superficie de 623 000 km². À en croire ce responsable, la capitale, Bangui, atteint 20 % de taux d’électrification. À l’autre bout du spectre, certaines régions ne dépassent pas les 1 %. La situation dans ces zones rurales est d’ailleurs tout simplement catastrophique.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement a mis en place l’ambitieux Projet d’investissement 2015-2030, dont l’une des étapes vient d’être franchie avec le début imminent de la réhabilitation de l’usine hydroélectrique de Boali II. Ce projet comprend aussi les aménagements hydroélectriques de Lobaye (75 MW), Dimoli (180 MW), Lancrenon (20 MW, à la frontière avec le Cameroun), Kotto (40 MW)…
Le solaire n’est pas en reste, avec la création d’un parc près de la capitale Bangui d’une capacité de production de 70 MW. Ce programme prévoit aussi la création de parcs solaires photovoltaïques dans plusieurs chefs-lieux de préfecture avec une capacité cumulée de 50 MW. Ces infrastructures devraient être accompagnées d’un réseau de transport de l’électricité. Mais pour passer du rêve à la réalité, il faudra dépenser environ 2 200 milliards de francs CFA, soit près de 3,7 milliards de dollars…
Jean Marie Takouleu
