Pétrole, gaz, mine… la déforestation s’accélère dans le bassin du Congo

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Pétrole, gaz, mine… la déforestation s’accélère dans le bassin du Congo © antoinee/Shutterstock

En amont du Sommet des trois bassins qui s’est refermé le 28 octobre 2023 à Brazzaville au Congo, un nouveau rapport répertorie les menaces qui pèsent sur les trois grands bassins forestiers de la planète. Il s’agit de l’exploitation minière, pétrolière, gazière, ainsi que l’agriculture.

Les forêts d’Amazonie, du bassin du Congo et de Bornéo -Mékong-Asie du Sud-Est, sont de véritables puits de carbone. Par exemple, le bassin du Congo affiche une capacité d’absorption  de 610 millions de tonnes de CO2 par an. Mais ce rôle clé pour le climat n’empêche pas sa destruction par les activités anthropiques. D’ailleurs, près de 20 % des forêts tropicales intactes des trois bassins se trouvent actuellement dans des concessions pétrolières et gazières actives ou potentielles.

Dans le même temps, près de 25 % des forêts tropicales intactes des bassins de l’Amazone et du Congo font désormais l’objet de concessions minières actives ou potentielles. Ces chiffres sont contenus dans le Three Basins Threat Report, publié en amont du Sommet des trois bassins, par un consortium d’organisations non gouvernementales (ONG) formé d’Earth Insight basé en Californie aux États-Unis d’Amérique, Rainforest Foundation UK, l’organisation Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA) basée en République démocratique du Congo (RDC), Ajemalibu Self Help (Ajesh) basée au Cameroun, Auriga Nusantara en Indonésie, la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien   (COICA) à Lima au Pérou et Amazon Sacred Headwaters Alliance dont le siège se trouve en Équateur.

Péril sur les forêts du bassin du Congo

Le rapport révèle que plus de 72 millions d’hectares, soit plus de 39 % des forêts tropicales humides non perturbées du bassin du Congo, sont aujourd’hui recouverts par des blocs pétroliers et gaziers. Ces gisements sont situés principalement en RDC, dans l’est du Congo, dans  l’ouest du Gabon et dans le nord de la République centrafricaine (RCA). Ce bassin forestier qui s’étend sur 180 millions d’hectares est également menacé par l’exploitation minière.

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Ainsi, près de 48 millions d’hectares, soit près de 27 % des forêts tropicales humides non perturbées, se chevauchent avec des concessions minières dans le bassin du Congo. Parmi les pays concernés par l’extraction figure une fois de plus la RDC où ces ressources alimentent des conflits, principalement à l’Est. Au milieu cette agitation se trouve les communautés autochtones. En effet, au moins 150 groupes ethniques évoluent dans 17 000 villes, villages et communautés dans l’ensemble du bassin du Congo. Ces populations se retrouvent désormais dans des blocs pétroliers et gaziers.

La déforestation s’accélère

Selon le rapport, au moins 11 000 lieux habités, comprenant à la fois des populations autochtones et des populations dépendant de la forêt, se trouvent dans des concessions minières dans le bassin du Congo. Considéré comme le deuxième poumon vert de la planète derrière l’Amazonie, le bassin du Congo est aujourd’hui peuplé par 185 millions de personnes et abrite 10 % de la biodiversité mondiale.

Selon les chiffres de l’Université américaine du Maryland publiés sur Global Forest Watch, le bassin du Congo a perdu plus de 600 mille hectares de forêts primaires en 2020, soit une augmentation de 9 % par rapport à l’année 2019. Si l’exploitation minière, pétrolière et gazière se poursuit, ce qui semble probable, cette riche biodiversité pourrait s’éroder, exposant ainsi la planète à un réchauffement progressif.

Jean Marie Takouleu

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