MALI : financée par la Chine, la centrale hydroélectrique de Gouina entre en service

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MALI : financée par la Chine, la centrale hydroélectrique de Gouina entre en service © OMVS

Les responsables de pays membres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ont inauguré l’aménagement hydroélectrique de Gouina de 140 MW. Il s’agit d’une infrastructure sous-régionale qui alimente déjà quatre pays en Afrique de l’Ouest.

Une nouvelle infrastructure hydroélectrique entre en service sur le fleuve Sénégal. Il s’agit de l’aménagement hydroélectrique de Gouina inauguré le 3 décembre 2022 par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). C’était en présence des autorités de plusieurs pays ouest-africains, notamment du Mali, du Sénégal, de la Guinée et de la Mauritanie. Si l’inauguration de cette infrastructure attire autant de dirigeants, c’est qu’il s’agit d’un projet sous-régional mis en œuvre par l’OMVS.

Cette organisation intergouvernementale basée à Dakar au Sénégal a été créée par le Mali, le Sénégal, la Guinée et la Mauritanie en vue de gestion du bassin versant du fleuve Sénégal qui parcoure l’Afrique de l’Ouest sur environ 1 800 km. L’aménagement hydroélectrique de Gouina est situé à 18 km au sud-est de Diamou dans la région de Kayes, à l’ouest du Mali. Il est composé d’une centrale au fil de l’eau, au niveau des chutes de Gouina fonctionnant avec un déversoir de 1 230 m de long construit juste au-dessus de la chute d’eau.

Le retard dans la livraison des travaux

Équipée de trois turbines Kaplan de 46,6 MW chacune, la centrale électrique utilise le débit du barrage de Manantali (doté d’une centrale électrique de 200 MW, Ndlr) en amont pour réguler le flux d’eau. « Ce barrage (Gouina) aura pour effet d’entraînement, dans le secteur de l’énergie et dans l’espace OMVS, d’augmenter la capacité de transit de l’électricité dans le réseau, de favoriser les échanges d’électricité dans le cadre du marché de l’énergie sous-régional et de renforcer les capacités de la Société de gestion de Manantali (Sogem), qui comprend entre autres la construction de trois lignes », explique Abdoulaye Maïga, l’ancien Premier ministre par intérim, récemment nommé ministre d’État, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation du Mali.

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La centrale hydroélectrique qui affiche une capacité de 140 MW est mise en service avec plusieurs années de retard. L’entreprise chinoise Sinohydro qui a lancé les travaux en 2013 prévoyait de livrer les installations en 2020. Mais les travaux ont été retardés par le conflit qui a opposé l’armée malienne à plusieurs rébellions touarègues qui revendiquaient l’indépendance d’un territoire presque entièrement désertique appelé « Azawad », situé dans le nord du pays. Depuis 2012, cette guerre a favorisé l’arrivée de groupes djihadistes qui déstabilisent le nord du Mali jusqu’à ce jour.

Le financement chinois

Quoiqu’il en soit, la centrale hydroélectrique de Gouina a déjà été raccordée au réseau électrique des pays membres l’OMVS à travers une nouvelle ligne de transmission, d’une longueur de 280 km. La mise en place de l’aménagement hydroélectrique a nécessité un investissement de 284 milliards de francs CFA (environ 433 millions d’euros) que l’OMVS a financé à 85 % via un prêt d’Exim Bank of China.

Le projet a également reçu un financement d’un million de dollars du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (FFUEAI), et 1,4 million de dollars apportés conjointement par la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Association internationale de développement (IDA), la filiale du groupe de la Banque mondiale.

Jean Marie Takouleu 

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