Laboratoires digitaux, formation des talents, politique digitale au service de l’eau

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Laboratoires digitaux, formation des talents, politique digitale au service de l’eau biDaala-Studio/Shutterstock

La 4e édition du Future In Africa (FIA) se referme ce 26 octobre 2023 à Casablanca au Maroc sous le thème « Digital 4 Water : le Digital pour une meilleure gestion de l’eau ». Il en ressort que le digital pourrait permettre à chaque État africain, notamment le Maroc, d’améliorer la gestion de l’eau.

Au Future In Africa 2023 (FIA) à Casablanca au Maroc, les participants sont unanimes. L’amélioration de l’efficacité des systèmes d’approvisionnement en eau passera par le digital. « L’innovation digitale est quelque chose d’inépuisable qui va servir des ressources épuisables de développement comme l’eau », a déclaré Sarah Lamrani, la Secrétaire générale du ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, lors de la première table ronde du FIA sur le rôle du numérique dans la gestion de l’eau. La gestion intelligente de la ressource permettrait par exemple de mesurer la qualité et la quantité de l’eau dans une zone géographique, ainsi que l’état des équipements, de collecter les données pour aider à la planification de projets hydrauliques, de rationaliser l’utilisation de cette ressource qui diminue drastiquement en Afrique en raison de la sécheresse, etc.

En 2021, la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) a par exemple recruté Yokogawa Solution Service Corporation, la filiale de Yokogawa Electric Corporation, un fournisseur japonais de technologies numériques et Toyota Tsusho Corporation du groupe Toyota pour installer des systèmes de surveillance sur le réseau de distribution d’eau potable à Dakar, sur environ 200 endroits. Objectif : localiser dans la capitale sénégalaise les fuites d’eau dues à des installations vétustes ou défectueuses.

Si des initiatives similaires ont été prises par plusieurs autres pays, également pour la gestion de l’eau d’irrigation, ils constituent une infime partie des opportunités qu’offre le digital pour ce secteur. Il faut dire que le numérique demeure une équation à résoudre en Afrique.

Des laboratoires digitaux pour innover, à envisager…

Si les challenges du digital sont nombreux, entre rapidité, traçabilité, connectivité vers des centres de traitement de données, et éco-responsabilité, les experts marocains du secteur de l’eau pensent qu’il est possible de les relever.

D’abord en mettant en place des laboratoires digitaux pour inciter les start-up et autres entreprises high-tech à innover pour répondre à des use-cases (des demandes réelles). « On peut très bien imaginer un laboratoire digital dans lequel le ministère marocain de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration œuvre avec les régions qui mettent en avant leurs problématiques, afin de réfléchir ensemble sur des solutions optimales. Ces solutions pourraient par exemple aider à mieux capter les données hydriques et optimiser les exploitations agricoles. Au Maroc nous sommes en train de le faire pour d’autres secteurs et nous nous sommes dits, pourquoi ne pas aussi créer des laboratoires digitaux pour le secteur de l’eau », explique Sarah Lamrani, secrétaire générale au ministère marocain de la Transition.

La responsable ajoute que cette démarche permettra surtout de faire converger les intelligences vers des innovations proactives. Il incombe également aux start-up africaines de s’attaquer aux problématiques par secteur et d’y apporter des solutions adaptées. Mais avant, il faudra connecter l’ensemble des « uses-cases ».

Ensuite, il faudra appuyer ces start-up afin qu’elles soient en meilleure posture pour innover, notamment avec des financements et des formations aux besoins digitaux. Plus important, il faudra qu’elles aient accès au marché et ce sera possible en définissant clairement ces « uses-cases ».

La mise en place de stratégies transversales

Outre les laboratoires digitaux et le soutien de l’innovation par les start-up, les acteurs du secteur de l’eau présents au Future In Africa 2023 préconisent de mettre sur pied des stratégies transversales pour optimiser l’apport du digital dans la gestion de l’eau en Afrique.

Lire aussi – Micheal Kögeler : « le numérique permet une gestion durable et efficace de l’eau »

Pour Mehdi Kettani, le président de Maroc Numeric Cluster qui co-organise la 4e édition de Future In Africa 2023 avec la région de Casablanca-Settat, le royaume chérifien devra développer un écosystème porteur de projets mieux connecté au marché international pour mieux l’adresser.

Ces stratégies devraient aussi concourir à la convergence des politiques publiques, à la coordination de données numériques pour aider à la planification de projets dans le secteur de l’eau, et à la réglementation de l’usage de l’eau. Et justement concernant ce dernier point, une obligation d’équipement de toutes les installations d’eau de dispositifs numériques, a été suggérée. Des dispositifs, qui permettront notamment de mesurer la qualité et la quantité de l’eau d’une installation afin de mieux l’apprivoiser.

Inès Magoum

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