La coopération Italie-Afrique s’affûte avec un plan énergétique et migratoire de 5 Md€

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La coopération Italie-Afrique s’affûte avec un plan énergétique et migratoire de 5 Md€ ©Gouvernement togolais

Les Sommets entre l’Afrique et les puissances étrangères ont le vent en poupe ces dernières années. Après France-Afrique, États-Unis–Afrique et Chine-Afrique, c’était au tour de l’Italie-Afrique les 28 et 29 janvier 2024. Au moins 25 dirigeants africains ont fait le déplacement pour acquiescer à un plan d'investissements de 5,5 milliards d’euros. En clair, Rome propose des accords énergétiques en échange d’'une coopération accrue en matière de migrations.

Alors que la Turquie, la Russie et la Chine sont au beau fixe en Afrique, l’Italie veut améliorer ses rapports avec le continent. Ainsi, le premier Sommet Italie-Afrique qui s’est tenu les 28 et 29 janvier 2024 dans la ville historique de Rome a permis à la Première ministre d’Extrême droite de dévoiler son ambitieux programme de développement durable. Il prévoit des investissements dans les domaines de l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, mais surtout des accords énergétiques pour les prochaines années.

L’initiative de 5,5 milliards d’euros annoncée en grande pompe n’est pas fortuite, car en échange de ces opportunités économiques dans au moins 25 pays africains, Giorgia Meloni attend de Macky Sall, le président de la République du Sénégal et ses homologues Azali Assoumani des Comores, Kaïs Saïed de la Tunisie ou encore Denis Sassou Nguesso présents à ce premier Sommet, qu’ils contribuent significativement à la réduction des flux migratoires dont l’Italie commence en avoir marre. Un record de 70 000 arrivées irrégulières sur l’île de Lampedusa en provenance d’Afrique a été enregistré en 2023, contre 9 400 en 2016.

Cette coopération présentée comme « d’égal à égal » et qui ne convainc pas assez Moussa Faki Mahamat le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), est d’ores et déjà critiquée par une partie de la classe politique italienne. C’est le cas notamment du député Peppe Provenzano qui y voit « une boîte vide néocoloniale » visant à exploiter les ressources naturelles (énergies fossiles, Ndlr) de l’Afrique, a-t-il dénoncé sur son compte Twitter.

Des accords énergétiques aux accents polluants ?

En effet, l’Italie comme la plupart des pays d’Europe est confrontée à un déficit d’approvisionnements en gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine. Et les futurs accords à conclure avec l’Afrique sur son potentiel d’hydrocarbures devraient permettre de stopper la flambée des prix des factures qui touche plusieurs foyers italiens. Or, les hauts fonctionnaires de l’Union européenne (UE) , comme Ursula Von der Leyen, qui prônent sans cesse les énergies propres étaient sur place au palais présidentiel du Quirinal pour soutenir ce partenariat Italie-Afrique aux accents polluants.

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Dans le même temps, Rome met en avant les réalisations de son groupe pétrolier Eni dans le cadre du « Plan Mattei » (éponyme de son fondateur) qui a inspiré le programme africain de 5,5 milliards d’euros. La multinationale italienne, dont le siège côtoie les hauteurs du Vatican, est très présente sur le continent africain notamment en Égypte depuis 2021.

Benoit-Ivan Wansi

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