Inondations au Congo : de Brazzaville à Pointe-Noire, le récit d’un fleuve en colère

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Inondations au Congo : de Brazzaville à Pointe-Noire, le récit d’un fleuve en colère © Ajdin Kamber/Shutterstock

Alors que la République démocratique du Congo (RDC) se remet peu à peu des inondations qui ont tué plus de 300 personnes, le Congo voisin est à son tour sous les eaux. La sortie spectaculaire du fleuve Congo de son lit est la conséquence des pluies diluviennes qui s’abattent sur le pays depuis le début de l’année.

Le fleuve Congo (4 700 kilomètres) est le huitième plus long au monde et une source d’énergie hydroélectrique cruciale en Afrique centrale. Seulement, ce cours d’eau a atteint 6,20 mètres au-dessus du niveau de la mer à la date du 10 janvier 2024, ce qui est un record de crue depuis les années 1960 (6,26 m en 1 963 selon les scientifiques). Conséquences, les épisodes d’inondations s’enchainent dans l’ensemble de la République du Congo avec de graves conséquences économiques et environnementales.

Au total, 120 infrastructures scolaires détruites, 26 centres de santé privés d’eau ou d’électricité, ainsi que 26 décès et 6 178 déplacés internes, selon le bilan du gouvernement congolais. Ces inondations sans précédent ont également mis en péril la biodiversité et les moyens de subsistance de plusieurs Congolais avec notamment le déplacement forcé voire la mort de plusieurs animaux et la destruction de 2 200 hectares de terres agricoles, comme rapporté par le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations unies (Ocha).

Au moins neuf des 12 départements du pays sont touchés. Il s’agit de la Likouala composée de cinq communautés urbaines, la Sangha peuplée de 112 000 habitants, les Plateaux limitrophes au Gabon, le Pool dont la biodiversité marine est menacée ces dernières années par la pollution, le Niari constamment affecté par les phénomènes météorologiques extrêmes, le Kouilou aux montagnes diversifiées, Pointe-Noire connue pour ses activités portuaires, la capitale Brazzaville, ainsi que la Cuvette natale du président Denis Sassou-Nguesso.

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Selon le porte-parole du gouvernement congolais Thierry Moungalla, les « difficultés d’évacuation des eaux de pluie » seraient l’une des causes de ces inondations accentuées par le changement climatique. Ainsi, le curage des caniveaux et le pavage des rues devraient faciliter le drainage des eaux pluviales. C’est la raison pour laquelle l’État du Congo va opérationnaliser son Fonds national de l’entretien routier et de l’assainissement urbain, conformément à la loi des finances 2024 qu’AFRIK 21 a consultée.

Benoit-Ivan Wansi

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