CAMEROUN : Un drone solaire pour lutter contre le terrorisme et sauver le lac Tchad

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CAMEROUN : Un drone solaire pour lutter contre le terrorisme et sauver le lac Tchad©Love SilhouetteShutterstock

Un jeune ingénieur camerounais vient de créer un prototype de drone qui fonctionne grâce à l’énergie solaire. L’éco invention est avant tout destinée à la lutte antiterroriste dans l’extrême nord du Cameroun, une région à écologie fragile devenue ingérable à cause de l’insécurité.

C’est peut-être par un moyen écologique que viendra la fin pour Boko Haram, une secte terroriste qui endeuille des familles dans l’extrême nord du Cameroun et dans le reste du bassin du Lac Tchad depuis 2014. Sa répression par une coalition militaire constituée des pays que sont le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun, a fait plus de 35 000 morts et 1,8 million de déplacés. Un bilan suffisamment grave pour susciter des préoccupations à tous les niveaux.

C’est dans ce cadre qu’intervient l’invention de Borel Teguia. L’ingénieur de 25 ans, formé en énergies renouvelables à l’école supérieure polytechnique de Maroua dans l’extrême nord, a développé le RS21. Il s’agit du prototype d’un drone à ailes volantes et rechargeable à l’énergie solaire. Une particularité qui permet au drone de recharger ses batteries en cours de vol à partir de l’énergie du soleil, lui accordant ainsi une à deux heures de vol.

Il s’agit donc d’un drone écologique. Et le but de cette invention est de contribuer à la lutte contre la secte terroriste Boko Haram, à travers la surveillance des frontières. « Cet engin miniature pourrait voler, prendre des images visualisables en temps réel, et permettre de mieux surveiller les frontières camerounaises », a expliqué le jeune ingénieur.

Les exactions de Boko Haram entravent les efforts de préservation du bassin du Lac Tchad

Le climat d’insécurité causé par Boko Haram dans la région du bassin du Lac Tchad est également préjudiciable à l’écologie locale. Dans cette région stratégique et historique, carrefour centenaire sur les routes commerciales du Sahel reliant la côte atlantique à la mer Rouge, l’instabilité et la montée de l’extrémisme violent affectent l’intégrité environnementale. Car le lac Tchad, soumis à de fortes pressions humaines et aux effets du changement climatique, a fortement rétréci ces dernières années. Sa superficie est passée de 25 000 km2 dans les années 1960 à environ 3 000 km² de nos jours. Il pourrait donc disparaitre par manque de mesures de conservation. Or, si les pays du bassin du Lac Tchad ont bien la volonté d’y mener des actions de préservation, l’accès au lac est souvent rendu impossible à cause de l’insécurité, ce qui handicape singulièrement l’application de mesure de protection.

Des solutions telles qu’un drone solaire de surveillance des frontières pourrait dès contribuer à faciliter le travail de protection en contribuant à la sécurisation des missions. Outre l’avantage de sa sobriété énergétique, ce drone pourrait contribuer à mettre un terme aux attaques de Boko Haram, ouvrant l’accès aux travaux de restauration du lac Tchad.

Disponible pour l’instant sous forme de prototype, le drone solaire de Borel Teguia est destiné à passer à échelle industrielle. Pour ce faire, son inventeur a lancé en mai 2019, une levée de fonds de près de 762 mille euros, soit 500 millions de francs CFA.

Boris Ngounou

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