ALGÉRIE : le pays veut irriguer à 60%, à partir des eaux usées traitées d’ici à 2030

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ALGÉRIE : le pays veut irriguer à 60%, à partir des eaux usées traitées d’ici à 2030 ©Stefano Tammaro/Shutterstock

La sécheresse, déjà historique en Algérie, s’annonce davantage difficile pour les prochaines années. Afin de conjurer la faiblesse pluviométrique, le gouvernement algérien multiplie les alternatives dont la plus récente est le Programme spécial pour la réutilisation de 60% des eaux usées traitées dans le secteur agricole d’ici à 2030. L’initiative dévoilée le 8 février 2024 sera mise en œuvre en plusieurs phases.

C’est une bonne nouvelle pour les agriculteurs en Algérie. Dans exactement six ans, 60% de la ressource destinée à l’irrigation devrait être issue des stations d’épuration. Ce sera grâce notamment au Programme spécial pour la réutilisation des eaux usées traitées, auditionné et adopté par la Commission habitat, équipement, hydraulique et aménagement du territoire à l’Assemblée populaire nationale (APN) de l’Algérie, le 8 février 2024.

L’initiative qui se veut primordiale, arrive dans un contexte où la situation de sécheresse est devenue dramatique pour plusieurs filières agricoles dans le pays d’Afrique du Nord, notamment la céréaliculture, l’arboriculture, etc. Une constante hydrique serait donc essentielle pour les cultures.

La première tranche du programme, qui s’étendra sur les années 2023, 2024, 2025 et 2026, permettra de réhabiliter plusieurs usines de traitement des eaux usées agricoles, industrielles et urbaines, et l’acheminement des effluents traités vers les zones agricoles, à l’instar du barrage vert et l’irrigation des espaces verts en Algérie. « Ce programme spécial prend en considération toutes les stations d’épuration, objet de préoccupation de la Commission habitat, équipement, hydraulique et aménagement du territoire à l’APN, aux wilayas d’El Taref, de Annaba et de Mila », indique Bessma Azouar, la ministre algérienne des Relations avec le parlement.

Un premier investissement de 235 millions d’euros

Ce volet du programme comprend également l’intégration du système tertiaire à certaines stations d’épuration. Un premier investissement de 34 milliards de dinars algériens (environ 235 millions d’euros) a été approuvé pour financer l’ensemble des travaux. Le ministère algérien de l’Hydraulique élabore actuellement les dossiers techniques et prépare les appels d’offres relatifs au programme hydraulique. Une seconde phase du programme sera mise en œuvre jusqu’en 2030. Les détails restent à préciser.

Dans la foulée, le ministre algérien de l’Hydraulique, Taha Derbal, a fait le point sur d’autres projets en cours en Algérie pour faire face au stress hydrique. Parmi eux, le projet de raccordement de la station d’épuration El-Allalig au complexe sidérurgique Sider, mis en œuvre dans le cadre du programme intitulé « Étude et travaux de réhabilitation de la station d’épuration d’Annaba et amélioration de la collecte des eaux usées et des installations de transfert des eaux usées épurées vers le périmètre agricole de Bounamoussa et le complexe sidérurgique d’El Hadjar ».

À terme, cet autre projet permettra de fournir 30 000 m3 d’eau par jour au complexe Sider El-Hadjar, extensible à 60 000 m3 par jour, ainsi que 20 000 m3 par jour au profit de l’irrigation dans la région de Bounamoussa aux alentours d’El-Bouni, et 30 000 m3 par jour aux alentours d’El Hadjar pour l’irrigation de plus de 2 300 hectares de terres agricoles. Par ailleurs, il est prévu la réalisation de trois stations d’épuration dans le sud de la wilaya de Mila, notamment à Teleghma, Tadjenanet et Chelghoum Laid pour renforcer le système de protection du barrage de Beni Haroun. La retenue d’eau, haute de 118 m, affiche une capacité de stockage de 960 millions de m3.

Lire aussi – ALGÉRIE : 16 nouvelles usines traiteront les eaux usées face au stress hydrique

Toutes ces installations viendront soutenir celles existantes en Algérie. Classé 29e pays dans le monde subissant le stress hydrique et se situant dans la « zone rouge » d’après World Ressources Institute (WRI), le pays d’Abdelmadjid Tebboune mise aussi sur le dessalement de l’eau de mer pour pallier les pénuries d’eau. L’ambition des autorités algériennes d’ici à 2030 est la couverture de 60 % de ses besoins en eau potable à partir du dessalement de l’eau de mer.

Inès Magoum

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