Ruzizi III Energy, la société créée ad hoc pour la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Ruzizi III (147 MW) a lancé récemment un appel à pré-qualification pour un contrat d’ingénierie, d’approvisionnement et de construction (EPC). La centrale sera située à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 15 février 2021 pour se manifester.
Ruzizi III Energy lance un appel à manifestation d’intérêt pour la construction (EPC) de la centrale hydroélectrique de Ruzizi III. Dans le cadre de cette préqualification, la société de projet recevra les dossiers de candidatures jusqu’au 14 février 2020.
Le projet hydroélectrique de Ruzizi III est développé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) par SN Power et Industrial Promotion Services (IPS). La future centrale affichera une capacité attendue de 147 MW, extensible à 200 MW. Il sera construit sur la rivière Ruzizi qui assure le lien entre le lac Kivu et le lac Tanganyika. Les parties publiques du projet sont les gouvernements du Burundi, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. En septembre 2019, les autorités de ces pays ont signé un accord, relançant ainsi le projet hydroélectrique de Ruzizi III.
Un barrage en remblai
Après la préqualification, Ruzizi III Energy sélectionnera une ou plusieurs entreprises qui construiront un barrage en remblai de 45 m de hauteur avec déversoir associé. La retenue sera équipée d’un exutoire à bas niveau et d’une centrale électrique à flux écologique. Les futurs contractants construiront aussi des tunnels de 3,8 km et 8 km respectivement (diamètre compris entre 6 et 7 m). Un canal d’amenée en béton reliera également le réservoir du barrage à la centrale électrique.
La construction d’une ligne électrique
Une ligne électrique de 3 km de long et d’une capacité de 220 kV (à double circuit) reliera également la sous-station Ruzizi III au poste de répartition régional de Kamanyola en RDC. Les routes d’accès de Bugarama (Rwanda) et de Kamanyola (RDC) seront également construites.
La mission des entreprises choisies ne s’arrêta pas avec la fin des travaux. Elles devront ensuite réaliser des essais sur le barrage hydroélectrique, puis procéder à la mise en service de l’infrastructure. « La contribution de tous les bailleurs de fonds confondus dans Ruzizi III sera très importante et s’élèvera à environ 400 millions d’euros, dont près de 20 % ont été mobilisés dès 2015 par la Banque africaine de développement (BAD) », avait indiqué la chargée d’affaires à la délégation de l’Union européenne, Martina Tenko en 2019. L’autre partie du financement viendra de la Banque européenne d’investissement (BEI), ainsi que de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement. L’Agence française de développement (AFD) soutient également le projet hydroélectrique de Ruzizi III.
Inès Magoum
