AFRIQUE : les pays ont suffisamment d’eau souterraine pour faire face à la sécheresse

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AFRIQUE : les pays ont suffisamment d’eau souterraine pour faire face à la sécheresse©I am a Stranger/Shutterstock

Les eaux souterraines peuvent permettre de faire face aux impacts de la sécheresse et des inondations. C’est ce que révèle un rapport baptisé « La défense négligée du monde contre le changement climatique », publié en marge du 9e Forum mondial de l’eau à Dakar par l’organisation WaterAid et le British Geological Survey (BGS).

Alors que les travaux du 9e Forum mondial de l’eau se poursuivent à Diamniadio au Sénégal, deux organisations britanniques travaillant sur la question de l’eau notamment l’Institut d’études géologiques britannique (British Geological Survey, BGS) et WaterAid publient un rapport montrant qu’il y a suffisamment d’eau souterraine sous le continent africain. Cette ressource peut permettre à la plupart des pays de survive à au moins 5 ans de sécheresse, voire 50 ans pour certains. « Puiser dans les eaux souterraines permettrait à des millions de personnes d’avoir accès à une eau salubre et propre, peu importe ce que la crise climatique leur réserve », souligne le rapport d’étude baptisée « La défense négligée du monde contre le changement climatique ».

Au moyen d’une série de cartes qui tracent l’accès actuel à l’eau potable à travers l’Afrique, le BGS et WaterAid évoquent l’Éthiopie et Madagascar où seulement la moitié de la population à accès rapide à l’eau potable, ainsi que d’autres pays d’Afrique de l’ouest à l’instar du Mali, du Niger et du Nigeria où les jeunes sont contraints de parcourir de longues distances pour ravitailler leurs foyers en eau, au détriment de leurs études.

L’impact des activités agricoles

À en croire l’organisation non gouvernementale (ONG) WaterAid intervenant dans 18 pays d’Afrique notamment de l’Est et de l’ouest, l’agriculture consomme environ 90 % des eaux souterraines. Le rapport révèle qu’en Afrique les eaux souterraines sont vulnérables à la pollution par des engrais et des pesticides utilisés dans l’agriculture intensive, ou des égouts d’un assainissement mal géré. Des analyses réalisées sur l’eau de forage en Éthiopie, en Ouganda et au Malawi ont révélé la présence d’Escherichia coli (une bactérie pouvant provoquer une intoxication alimentaire grave, Ndlr) dans l’eau de 20 % des pompes à motricité humaine.

Sortir de l’impasse de la crise de l’eau

« Il existe de vastes réserves d’eau souterraine, dont beaucoup sont reconstituées chaque année par les précipitations et d’autres eaux de surface. L’accès à cette eau est difficile, car les services sont chroniquement sous-financés.  Chaque pays africain au sud du Sahara pourrait fournir 130 litres d’eau potable par habitant et par jour à partir des eaux souterraines sans utiliser plus de 25 % de la recharge moyenne à long terme, et la plupart moins de 10 %. Cela signifie que les eaux souterraines pourraient servir de tampon contre le changement climatique pendant de nombreuses années à venir, même dans le cas improbable où il ne pleuvrait pas », indique Tim Wainwright, directeur général de WaterAid au Royaume-Uni.

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Pour le professeur Alan MacDonald, responsable de la résilience des eaux souterraines au BGS, il faut trouver des moyens de gérer les ressources et les services en eau afin de libérer le grand potentiel des eaux souterraines. Selon ce chercheur, un bon investissement est nécessaire dans l’expertise pour cartographier les eaux souterraines et forer des puits durables.

Benoit-Ivan Wansi

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