ZIMBABWE : Comment les pénuries d’eau potable accélèrent la propagation du choléra

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ZIMBABWE : Comment les pénuries d’eau potable accélèrent la propagation du choléra©PreciousPhotos/Shutterstock

Au 16 octobre 2023, un total cumulé de 5 030 cas suspects de choléra et 139 décès ont été signalés au Zimbabwe par le ministère de la Santé. À quand une action concrète du gouvernement pour stopper cette épidémie accentuée par les pénuries d’eau potable ? C’est l’une des questions sans réponse face à cette crise qui porte atteinte aux vies humaines et compromet la santé économique de ce pays situé en Afrique de l’Est.

Au Zimbabwe, le pire est sur le point de se reproduire. Depuis le 12 février 2023, le pays assiste, passif, à la reprise de l’épidémie de choléra après l’épisode tragique des années 2008-2009 qui a fait 4 000 victimes, en majorité des femmes et des enfants. L’épidémie que le pays croyait pourtant vaincue a refait surface, en partie, à cause de l’approvisionnement en eau potable redevenue instable dans le pays d’Afrique de l’Est.

Conséquence, en huit mois, un total cumulé de 5 030 cas suspects de choléra et 139 décès ont été signalés par le ministère zimbabwéen de la Santé. Détectée dans la ville de Chegutu, (province de Mashonaland West), l’épidémie s’étend désormais à plus de 17 districts du Zimbabwe à savoir Buhera, Chegutu, Chikomba, Chimanimani, Chipinge, Chitungwiza, Chiredzi, Harare, Gokwe North, Marondera, Mazowe, Shamva, Mutare, Murehwa, Mwenezi, Seke et Wedza, où l’accès à l’eau potable et aux services  d’assainissement est limité, indique la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

L’accès à une eau salubre devient urgent pour limiter la propagation du choléra

« La maladie tue principalement en causant une déshydratation. Les gens perdent leurs réserves en eau, et les enfants étant beaucoup moins résistants et plus petits, sont plus vulnérables », déplore le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), avant d’ajouter que la population touchée a besoin d’un accès urgent à l’eau potable, aux installations sanitaires et d’hygiène pour prévenir la propagation de la maladie.

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a remporté les élections contestées en août 2023 pour un second mandat, a pourtant annoncé un programme national de forage de puits. Il devrait  améliorer l’accès à une eau salubre de quelque 35 000 villages dans ce pays qui connait par ailleurs un exode massif des infirmières vers la Grande-Bretagne. Rendu en novembre 2023, aucun chantier n’a encore été lancé. Actuellement, 97,3 % des ménages urbains au Zimbabwe ont accès à des sources améliorées d’eau potable, contre 67,9 % des ménages en zone rurale, à en croire les Nations unies. S’agissant de l’assainissement, 67,8 % des ménages ont accès à des installations sanitaires améliorées non partagées.

Lire aussi – AFRIQUE : la sécurité de l’eau et de l’assainissement aujourd’hui, une nécessité !

Pour stopper la propagation du choléra dans le pays, il faudra également que les enfants appartenant à des communautés à risque bénéficient des vaccins anticholériques oraux (ils consistent à administrer une petite dose de la bactérie responsable du choléra par voie orale, Ndlr) préqualifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les experts préconisent également des fournitures médicales et du personnel qualifié pour traiter les personnes infectées.

Inès Magoum

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