Résilience climatique : l’État nigérian de Yobe décroche un financement de 50 M$

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Résilience climatique : l’État nigérian de Yobe décroche un financement de 50 M$ © mbrand85/Shutterstock

Dans le but de renforcer la résilience de sa population face au changement climatique qui accentue l’insécurité alimentaire, l’État de Yobe au Nigeria bénéficiera d’un prêt de 70 millions de dollars. La première partie de cette dette vient d’être accordée par la Banque africaine de développement (BAD).

Alors que l’État nigérian de Yobe fait face à l’insécurité alimentaire accentuée par le dérèglement climatique, le Conseil d’administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) valide un soutien financier de 50 millions de dollars. Il s’agit d’un prêt destiné au financement du Projet d’action pour l’environnement et le changement climatique (ECCAP) dans cet État du nord-est du Nigeria.

Objectif pour le gouvernement local, renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de ses 3,6 millions d’habitants. L’ECCAP est un « projet très pratique et très concret qui s’attaque aux problèmes de l’insécurité, plus généralement de la vulnérabilité, mais aussi de la sécurité alimentaire et de la restauration de l’environnement dégradé. Il s’agit de savoir comment construire des moyens de subsistance résilients », explique Akinwumi Adesina, le président de la BAD.

La restauration du paysage forestier

Dans le cadre du projet ECCAP, les populations engageront une véritable lutte contre la désertification dans les zones de Gujba, Damaturu, Fune, Tarmuwa, Bursari, Geidam, Yunusari, Yusufari, Nguru, Fune, Fika, Potiskum, Gulani Machina, Jakusco, Karasuwa et Bade. Pour ce faire, au moins 20 millions de plants d’arbres seront disséminés sur 120 000 hectares. Parmi les essences sélectionnées figurent la gomme arabique, le margousier et le Prosopis qui poussent très bien dans cette partie du Sahel et fournissent à la population divers moyens de subsistance tout en servant de coupe-vent et de brise-vent contre la désertification.

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Il y a également d’autres arbres fruitiers utiles pour la population tels que le palmier dattier, le palmier Doum, le kenaf, le manguier et le tamarinier. Ces arbres seront ainsi plantés sur 11 sites, totalisant 40,5 hectares de terre. À travers l’ECCAP, le gouvernement de l’État de Yobe entend ainsi contribuer à l’atteinte de l’objectif continental de restauration de 100 millions d’hectares de terres dégradées (AFR100) d’ici à 2030. Dans son ensemble, le Nigeria y contribuera en restaurant 4 millions d’hectares de terre.

Un système de paiement pour les services écosystémiques

Dans l’État de Yobe où le besoin en termes de restauration des terres dégradées par la sècheresse est plus urgent et dans un contexte d’insécurité, le projet ECCAP sera pérennisé grâce à la mise en place d’un système de paiement pour les services écosystémiques (PSE). Concrètement, le système incitera la population à entretenir 2 millions d’arbres régénérés dans les exploitations agricoles et soutiendra les paiements pour la main-d’œuvre et les services connexes.

L’initiative du gouvernement de Yobe nécessitera un investissement global de 101,34 millions de dollars. Sur ce financement, 30 millions de dollars seront prêtés par la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Le gouvernement local y contribuera à hauteur de 4,52 millions de dollars. Estimés à 3,5 millions de personnes, les bénéficiaires du projet apporteront 16,82 millions de dollars.

Jean Marie Takouleu 

 

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