NAMIBIE : les premiers impacts de l’exploration pétrolière dans le bassin Okavango

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NAMIBIE : les premiers impacts de l’exploration pétrolière dans le bassin Okavango ©Vadim Petrakov/Shutterstock

Les activités de la société canadienne d’exploration pétrolière ReconAfrica sont remises en cause dans le bassin d’Okavango en Namibie. Une enquête notamment du média américain National geographic évoque des activités de cette entreprise sans autorisations sur des sites clés, au grand dam de la faune et des populations qui paient déjà les frais du changement climatique.

Présente en Namibie depuis une dizaine d’années, la société canadienne ReconAfrica travaille avec le gouvernement à explorer le potentiel pétrolier et gazier du bassin d’Okavango. L’un de ses sites de forage d’essai est situé à Mbambi, à l’ouest du pays et à l’intérieur la zone de conservation de Kapinga Kamwalye. Seulement, l’exploration pétrolière de ReconAfrica près du delta de l’Okavango suscite d’importantes préoccupations environnementales.

Une enquête réalisée par nos confrères de National geographic remet en cause la démarche de ReconAfrica qui consiste à défricher les terres et effectuer des forages d’essai avant d’obtenir des permis d’utilisation. Selon la même source, la compagnie pétrolière utilise de l’eau et l’élimine sans permis préalable.

En Namibie, les réserves communautaires représentent plus de 20 % des terres du pays. En ce sens, les biologistes affirment que l’exploitation du pétrole à grande échelle dans la région pourrait nuire aux éléphants et à d’autres animaux sauvages présents dans la réserve de Kapinga Kamwalye exploitée par ReconAfrica.

Préserver et valoriser les ressources naturelles

Si pour Claire Preece, ReconAfrica dont elle est la porte-parole suit les réglementations et politiques namibiennes, la polémique persiste quant à la perturbation écologique généralisée et les impacts sur l’eau en aval dans le delta de l’Okavango.

L’eau de la rivière Okavango irrigue les champs de l’étroite bande de Caprivi en Namibie. Selon la géo hydrologue Surina Esterhuyse, la pollution provenant des forages pétroliers et gaziers en Namibie pourrait encrasser la rivière Okavango et s’accumuler dans son delta intérieur, en plein désert du Kalahari.

Lire aussi-AFRIQUE : l’exploitation pétrolière menace la biodiversité du bassin de l’Okavango

Pour Matt Totten, un expert dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière, le projet de ReconAfrica présente des impacts environnementaux et sanitaires indéniables et interroge les stratégies de la Namibie vers un avenir plus vert qui privilégie les projets solaire, éolien et l’hydrogène. Lors de la COP26 à Glasgow en Écosse, le gouvernement namibien a fait savoir que les énergies renouvelables faisaient pourtant partie de ses priorités.

Benoit-Ivan Wansi

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