MAROC : l’inquiétude après la destruction de 780 hectares de forêt à Maghraoua

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MAROC : l’inquiétude après la destruction de 780 hectares de forêt à Maghraoua ©Toa55/Shutterstock

Au Maroc, la Protection civile, la Gendarmerie royale et plusieurs bénévoles sont venus à bout de deux foyers d’incendies qui ont rasé 780 hectares du couvert forestier de la localité de Maghraoua dans la région septentrionale de Fès-Meknès.

« Des vents atteignant 40 kilomètres par heure, lundi soir, ont attisé certains foyers, ce qui a compliqué la tâche aux équipes engagées sur le terrain. L’incendie, dont l’intensité s’était stabilisée, est à présent sous contrôle à hauteur de 75 % ». Ces propos sont du directeur provincial de l’Agence nationale des Eaux et forêts (Anef) de Taza au Maroc. Selon Morad Safadi, le brasier a déjà dévasté 780 hectares de forêts dans la localité Maghraoua.

Après plusieurs jours de propagation, les flammes ont été maitrisées grâce à la mobilisation des populations et des secouristes qui ont arrosé la forêt de Maghraoua avec trois avions bombardiers d’eau. Une opération sans aucune perte en vies humaines, mais qui laisse planer des inquiétudes quant à la survie de la biodiversité. Ces épisodes habituellement imputés aux pyromanes sont accentués par le réchauffement climatique avec des conséquences telles que l’extinction de certaines espèces végétales.

Un péril économique et environnemental

Mais ce que les autorités marocaines redoutent le plus c’est davantage le déplacement, voire la mort des animaux sauvages en raison de la perte de leurs habitats et sources de nourriture. C’est le cas d’une vingtaine de macaques de barbarie (les singes ragots) qui ont péri en août 2022 à la suite d’un incendie qui a détruit 8 000 hectares sur les 30 000 que compte la réserve naturelle de Bouchachem située dans le nord du Maroc.

Une situation qui touche aussi sévèrement les nations voisines. En Algérie par exemple, 44 000 hectares de forêt sont partis en fumée pour la seule année 2021. Pour y remédier à court terme, les autorités de ce pays d’Afrique de Nord ont lancé dès le premier semestre 2022 une initiative visant la plantation de 1 000 arbres notamment dans la région forestière de la Kabylie où 34 personnes rattrapées par les flammes viennent d’être inhumées.

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Les feux de forêt pourraient également compromettre la sécurité alimentaire de nombreux pays comme c’est déjà le cas pour l’Australie. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) qui pointe du doigt les records de chaleurs, les incendies qui s’enchainent dans les États de Victoria et la Nouvelle-Galles du Sud y ont « brûlé les pâturages, détruit le bétail et rasé les vignobles. Leur repousse et reprise seront susceptibles d’ajouter un stress supplémentaire aux ressources en eau déjà mises à mal par la sécheresse ». Le Canada et l’Espagne sont également les cibles des feux de broussailles en cette saison estivale.

Benoit-Ivan Wansi

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