KENYA : le manque de financement empêche l’exploitation de l’aquifère de Lotikipi

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KENYA : le manque de financement empêche l’exploitation de l’aquifère de Lotikipi©MOIZ HUSEIN STORYTELLER/Shutterstock

Dans une récente déclaration, la ministre kenyane de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Irrigation, Sicily Kariuki a annoncé l’abandon du projet de dessalement de l’eau de l’aquifère de Lotikipi, dans le comté de Turkana. Cette décision se justifie par l’absence de financements nécessaires.

Les populations du comté de Turkana, déjà au bord du gouffre en raison de la sécheresse, entrevoyaient une solution avec le dessalement de l’eau de l’aquifère de Lotikipi. Un projet qui n’aboutira finalement pas. En octobre 2019, le gouvernement kenyan était pourtant en pourparlers avec l’entreprise espagnole Almar Water pour la construction d’une station de dessalement dans le village de Nanam.

L’émissaire de cette triste nouvelle est la ministre kenyane de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Irrigation, Sicily Kariuki. Dans une récente déclaration, l’autorité justifie cette décision par le coût élevé du dessalement, en moyenne 50 millions de shillings kenyans (plus de 440 000 dollars) par mois rien qu’en factures d’électricité. La construction de l’usine en elle-même devait coûter entre 5 et 10 milliards de shillings kenyans (entre 44 et 88 millions de dollars).

La sécurisation de l’approvisionnement en eau en péril

Avec l’arrêt du projet de dessalement, Turkana reste donc en état d’alerte comme sept autres comtés au Kenya, indique l’Autorité nationale de gestion de la sécheresse. À travers ce projet, le gouvernement kenyan souhaitait impulser le développement de l’agriculture et de l’élevage à Turkana. Car, l’aquifère de Lotikipi, l’un des plus importants du continent africain, contient 200 milliards de m3 d’eau qui s’étendent sur une superficie de plus de 4 100 km2, à 300 m sous le niveau du sol.

L’acquière a été découvert en 2013 par la société française Radar Technologies International, dans le cadre d’un projet du gouvernement kenyan en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et financé par le gouvernement japonais.

L’utilisation de l’eau de l’aquifère de Lotikipi est impossible. Les forages réalisés autour du lac Turkana pompent de l’eau salée et fluorée, c’est-à-dire impropre l’élevage, l’agriculture et à la consommation humaine. Pour l’agriculture, l’ONU souligne que les sols irrigués à l’eau salée deviennent moins fertiles. La salinité diminue également la biodiversité des sols, tout en aggravant l’érosion.

Des projets de dessalement en cours

Le projet de dessalement de Turkana au Kenya est abandonné alors que d’autres projets du même type se poursuivent dans le pays d’Afrique de l’Est. L’entreprise espagnole Almar Water Solutions et la société helvétique Aqua Swiss construisent actuellement deux stations de dessalement de l’eau de mer dans le comté de Mombasa. La première dessalera 100 000 m3 d’eau par jour, pendant que la seconde affichera une capacité de 30 000 m3.

Lire aussi- AFRIQUE : le dessalement désormais au cœur des stratégies d’approvisionnement en eau

Le chantier des deux usines de dessalement devait être achevé en 2021, mais les travaux se poursuivent. Le contrat signé entre le gouvernement du comté de Mombasa, Almar Water Solutions et Aqua Swiss prévoit que les deux entreprises assurent également la maintenance des installations pendant une période de 25 ans.

Inès Magoum

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