Développement de l’énergie solaire : un nouveau tournant décisif pour l’Algérie

Par - Publié le / Modifié le

Développement de l’énergie solaire : un nouveau tournant décisif pour l’Algérie © zhangyang13576997233/Shutterstock

La Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) d’Algérie, à travers sa filiale Sonelgaz-EnR, vient de signer des accords de concession avec plusieurs entreprises locales et transnationales pour le financement, la construction et l’exploitation de 3 000 MW d’énergie solaire photovoltaïque. Un tournant décisif dans ce pays d’Afrique du Nord tributaire des énergies fossiles.

L’Algérie est-elle prête à entamer sa transition énergétique ? Dans ce pays d’Afrique du Nord, tous les signaux sont désormais au vert. Pour preuve, la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) qui axe sa stratégie sur le secteur privé a signé récemment, à travers sa filiale Sonelgaz-EnR, 20 contrats de concession avec des entreprises et consortiums pour la mise en place d’une capacité installée de 3 000 MW.

Les concessionnaires ont été sélectionnés à l’issue de deux appels d’offres, dont le premier de 1000 MW lancé en 2022, pour la construction de cinq centrales solaires photovoltaïques d’une capacité comprise entre 50 et 300 MW dans les wilayas (régions) de Laghouat, Ouargla, Tiaret, El Oued et Béchar. Le second appel d’offres lancé en 2023 porte sur la construction de 15 parcs solaires de 80 à 220 MW à Béchar, M’Sila, Bordj Bou Arreridj, Batna, Laghouat, Ghardaïa, Tiaret, El Oued, El Tarf, El M’Ghair, Biskra et Ouled Djellal.

La ruée des entreprises chinoises

Pour cette seconde phase, la Sonelgaz-EnR vise une capacité de 2 000 MW. Plusieurs investisseurs se sont qualifiés il y a quelques mois, pour son développement. Parmi ces producteurs indépendants d’électricité (IPP) figurent une quinzaine d’entreprises chinoises, dont la plus connue sur l’échiquier énergétique du continent africain est PowerChina qui a noué un partenariat pour la circonstance avec sa compatriote Sinohydro, plutôt réputée dans la construction d’infrastructures hydroélectriques.

Il y a également China Petroleum Engineering and Construction, la filiale de China National Petroleum Corporation (CNPC) qui pompe le pétrole dans la Réserve naturelle nationale de Termit et Tin-Toumma (RNNTT) au Niger. Ces entreprises chinoises étaient en concurrence avec la filiale locale du groupe libanais Butec, mais également avec des entreprises turques et quelques sociétés algériennes.

Un réveil tardif ?

Avec ces deux vagues de centrales solaires, l’Algérie compte rattraper son retard sur ses voisins de la sous-région Afrique du Nord doté des mêmes potentiels solaires, notamment le Maroc et surtout la Tunisie où les programmes solaires piétinent depuis quelques années, mais également l’Égypte qui exploite déjà une capacité installée de 1 650 MWc (raccordée au réseau électrique nationale) dans le gouvernorat d’Assouan. Ce sont donc des projets à suivre au cours des prochains mois.

La Sonelgaz déploie cette capacité solaire de 3 000 MW dans le cadre du Programme de développement des énergies renouvelables lancé par le ministère algérien de l’Énergie dans le but de déployer une capacité de 22 000 MW d’ici à 2030 « pour le marché national, avec le maintien de l’option de l’exportation comme objectif stratégique, si les conditions du marché le permettent ». Ce programme aidera surtout l’Algérie à réduire l’utilisation des énergies fossiles pour la production de son électricité.

Sortir de la dépendance au gaz naturel

Actuellement, l’Algérie affiche une capacité installée de 24 000 MW selon Sonelgaz. Plus de 98 % de cette électricité est produite à partir du gaz naturel liquéfié (GNL), une ressource dont l’Algérie est également la première exportatrice en Afrique, devant le Nigeria. Cette dépendance au gaz rappelle la situation d’un autre pays, l’Afrique du Sud qui fait face à la vétusté de ses centrales à charbon.

Lire aussi- ALGÉRIE : le gaz naturel, présenté comme la clé de la transition énergétique à Alger

Mais à Alger, le gouvernement insiste sur le fait que le gaz fait partie des énergies de transition. Une question d’autant plus controversée qu’elle passionne les opinions publiques un peu partout en Afrique, de la République démocratique du Congo (RDC) au Sénégal en passant la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Ces pays s’apprêtent d’ailleurs à lancer l’exploitation de leurs gisements de gaz naturel.

Jean Marie Takouleu

Catégories

Plus sur le même thème

Plus dans la même région

Nous respectons votre vie privée

Ce site utilise des cookies et des technologies statistiques pour améliorer votre expérience. En cliquant j'accepte, vous donnez votre accord.

J'accepte
X
Newsletter AFRIK 21