COP28: 15 femmes sur 133 chefs d’État, mauvais signal pour l’approche genre et climat

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COP28 : 15 femmes sur 133 chefs d’État, mauvais signal pour l’approche genre et climat ©COP28

Les inégalités de genres font partie des manquements observés à la 28e Conférence des parties sur le climat (COP28). Le rendez-vous présidé par les Émirats arabes unis (EAU) se poursuit jusqu’au 12 décembre prochain avec une faible présence de la gent féminine sur la table des négociations.

Alors que la journée du 4 décembre 2023 était dédiée à « l’égalité des genres » sur le site de la 28e Conférence des parties sur le climat (COP28), seulement 15 femmes figurent parmi les 133 chefs d’État qui participent aux assises de Dubaï. Il s’agit entre autres de Samia Suluhu Hassan, la présidente de la Tanzanie, Mia Mottley, la première ministre de la Barbade et son homologue italienne Giorgia Meloni considérée en Europe comme une climato sceptique.

Selon les organisations féministes et de défense de l’environnement, ce chiffre reflète le retard alarmant qu’il y a à l’échelle mondiale dans la prise en compte des femmes au niveau des négociations climatiques. Or, elles sont les plus exposées aux catastrophes naturelles et à l’insécurité alimentaire. Pour l’association humanitaire CARE International, il est inconcevable que ces sujets soient débattus et négociés sur la scène internationale avec une faible représentation de la gent féminine qui représente pourtant la moitié de la population sur terre.

« Une fois de plus, le tapis rouge est déroulé pour les dirigeants masculins à la COP et les hommes dominent le panel. Comment allons-nous parvenir à des politiques climatiques efficaces et durables sans tenir compte des femmes et des filles qui sont de plus en plus réduites au silence, invisibles. Pour celles vivant en particulier dans les pays du Sud, la réalité des inondations, des sécheresses et de la hausse des températures se traduit par une augmentation de la violence sexiste, la destruction des moyens de subsistance et la perte d’opportunités. Il faut que cela change », martèle Fanny Petitbon, responsable Plaidoyer pour CARE France.

Des solutions concrètes pour l’approche genre et climat

Un avis partagé par le programme des nations unies pour le développement (Pnud) qui a d’ailleurs élaboré un rapport présentant des solutions concrètes au plan universel pour la prise en compte des femmes dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’agence onusienne préconise le renforcement des capacités des femmes en matière de connaissances des 17 objectifs de développement durable (ODD), l’appui à leur autonomisation financière en les formant par exemple aux métiers des énergies renouvelables comme le fait déjà le Zimbabwe.

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Autant d’initiatives devraient permettre de réduire les inégalités vis-à-vis des  femmes en matière d’accès aux ressources, à la propriété foncière, au crédit, à la technologie. Ces éléments sont essentiels pour la réussite de l’approche genre et climat défendue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). En 2022 dans le cadre de la COP27 en Égypte, l’OIF a formé 200 négociatrices climatiques africaines en partenariat avec le Groupe Afrique des négociateurs (AGN), Environnements et changements climatiques Canada, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), ainsi que la Principauté de Monaco.

Benoit-Ivan Wansi

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