AFRIQUE DE L’OUEST : le Ghana et la Côte d’Ivoire publient leur plan Cocoa & Forests

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AFRIQUE DE L’OUEST : le Ghana et la Côte d’Ivoire publient leur plan Cocoa & Forests©gustavomellossaShutterstock

Les principaux pays producteurs de cacao, la Côte d’Ivoire et le Ghana, aux côtés des plus grandes entreprises mondiales de chocolat et de cacao, ont approuvé le 4 mars 2019 les plans d’action pour mettre fin à la déforestation dans le secteur du cacao et restaurer les zones forestières. Ces engagements s’inscrivent dans le cadre l’initiative Cocoa & Forests, lancée en novembre 2017, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bonn, en Allemagne.

Le Ghana et la Côte d’Ivoire, voisins ouest-africains, totalisent à eux seuls près de 60 % de la production mondiale de cacao et viennent de prendre des mesures déterminantes en faveur de la protection des forêts. Les deux pays ont signé et approuvé leurs plans d’action détaillés pour une culture du cacao respectueuse de l’environnement. À travers cet acte, les gouvernements et les entreprises intervenant dans la chaine de production, d’approvisionnement et de transformation du cacao s’engagent à ne plus convertir aucune terre forestière pour la production de cacao et à éliminer la production illégale de cacao dans les zones protégées.

Les plans d’action sont axés sur la protection et la restauration des forêts, la production durable de cacao, les moyens de subsistance des agriculteurs, l’engagement des communautés et l’inclusion sociale.

Le Plan national pour la Côte d’Ivoire s’appuie sur la stratégie du gouvernement adoptée en mai 2018, avec un encrage lié à l’adoption du nouveau code forestier ; la création d’un fonds national de préservation et de réhabilitation des forêts ; le développement et la mise en œuvre du système national de traçabilité du cacao ; et la mise en œuvre de projets pilotes dans cinq régions prioritaires.

De son côté, le plan national pour le Ghana s’appuie sur le programme REDD + qui consiste à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, dues à la déforestation, et à améliorer le stockage du carbone via une gestion durable des forêts. Les actions prioritaires de ce plan comprennent l’intensification des approches paysagères pour mettre fin à la dégradation des forêts dans six zones d’intervention, qui sont autant de points chauds. À cela s’ajoute l’amélioration des rendements en cacao, grâce à l’adoption de pratiques intelligentes, face au climat ainsi que le renforcement de la cartographie de la chaîne d’approvisionnement.

Cocoa & Forests, à l’origine des plans d’action cacao durable

Selon Rick Scobey, président de la Fondation mondiale du cacao (WCF), l’une des chevilles ouvrières dans l’élaboration de ces plans d’action, les actions combinées de ces plans joueront un rôle crucial dans la séquestration des stocks de carbone et la lutte contre les changements climatiques globaux et locaux, conformément à l’Accord de Paris sur le climat. « Il s’agit d’un engagement décisif. Pour la première fois, les entreprises et les gouvernements se sont réunis dans un partenariat mixte public-privé, car nous reconnaissons que ni les entreprises ni les gouvernements ne peuvent à eux seuls résoudre le problème. » a déclaré Rick Scobey.
Selon les chiffres de la WCF, au moins 2,3 millions d’hectares de la forêt pluviale de Haute-Guinée en Côte d’Ivoire et au Ghana ont été défrichés pour les exploitations cacaoyères entre 1988 et 2007. Résultat : une perte du couvert végétal de 17 % pour la Côte d’Ivoire et de 13 % pour le Ghana.

Dans sa mission, la WCF a également publié des plans initiaux destinés aux sociétés intervenant dans la filière du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Chacune de ces sociétés à jusqu’à la fin du mois de mars 2019, pour publier son propre plan initial individuel.

L’élaboration de tous ces plans intervient dans le cadre de l’initiative Cocoa & Forests, lancée en novembre 2017 lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bonn, en Allemagne.

À ce jour, l’Initiative Cocoa & Forests compte également parmi ses signataires, 33 des plus grandes entreprises mondiales de cacao et de chocolat, représentant environ 85 % de la consommation mondiale de cacao.

Boris Ngounou

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