« Scatec Solar détient une réserve de projets de plus de 2 000 MW en Afrique »

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« Scatec Solar détient une réserve de projets de plus de 2 000 MW en Afrique »

Crise sanitaire, transition énergétique et diversification des activités dans le solaire en Afrique : le producteur indépendant d’électricité (IPP) norvégien Scatec Solar est très présent en Afrique et s’est récemment lancé dans la fourniture des systèmes solaires conteneurisés. Dans cette interview accordée à Afrik 21, Jan Fourie, directeur général et vice-président du développement pour les projets en Afrique subsaharienne, revient sur la stratégie de Scatec Solar.

Afrik 21 : Malgré l’assouplissement des mesures des mesures de restriction de déplacements, les pays africains sont toujours confrontés à la crise sanitaire engendrée par le Covid-19. Et Scatec Solar détient plusieurs centrales solaires sur le continent. Comment l’entreprise assure-t-elle la sécurité de son personnel sur le terrain ?

Jan Fourie : Scatec Solar prend des mesures de précaution sur tous ses sites pour limiter la propagation du virus, assurer la sécurité des personnes et garantir la stabilité opérationnelle de ses centrales électriques. Nous avons tous une responsabilité commune pour aider à prévenir la propagation du Covid-19, pour protéger la santé de nos employés, de leurs familles et de la société en général.

Dans la plupart des pays où Scatec Solar opère, l’alimentation électrique est définie comme un service essentiel. Donc, la production d’électricité et la maintenance des installations se poursuivent normalement. À ce jour, la société n’a subi aucun impact du Covid-19 sur ses actifs d’exploitation ou sur la fourniture d’électricité aux clients. Il faut cependant noter que les centrales solaires nécessitent peu d’opérateurs. Elles sont surveillées et la maintenance est assurée à distance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par le centre de contrôle et de surveillance de notre société située au Cap, en Afrique du Sud.

Que signifie pour vous la transition énergétique en Afrique ?

L’histoire de l’industrie africaine de production d’énergie montre le rôle central qu’elle joue dans l’économie des pays. Alors, si les énergies renouvelables doivent représenter l’avenir du continent africain, les secteurs privé et public doivent s’engager afin de concilier les besoins matériels des populations les plus vulnérables du continent avec la poursuite de la protection de l’environnement. La transition énergétique en Afrique n’est pas seulement une occasion d’accroître l’accès à l’électricité et de garantir la cohérence de sa distribution, mais elle représente également une chance pour le continent de se développer de manière consciente et durable.

Pourtant l’accès à l’électricité demeure un défi en Afrique. Y a-t-il une solution magique ?

Pas de solution magique. Il existe de nombreux obstacles à l’amélioration et au développement, mais le secteur est dirigé par des acteurs dévoués. L’engagement, la technologie et la politique doivent être les moteurs de la croissance du taux d’accès à l’électricité. La production et la distribution de l’électricité sont généralement facilitées par les services publics.

En tant que producteur indépendant d’électricité (IPP), comment Scatec Solar appréhende-t-il le marché du solaire en Afrique ?

L’Afrique est le plus grand marché de Scatec Solar. Il ne fait aucun doute que le continent se situe au centre du développement du marché mondial du solaire. La conjugaison des variables de production et du faible taux d’accès à l’électricité en est la clé.

Scatec Solar détient une réserve de projets de plus de 2 000 MW en Afrique et possède des sites représentant environ 950 MW prêts à l’emploi lors des prochains appels d’offres en Afrique du Sud. En outre, Scatec Solar développe une large réserve de projets sur de nombreux marchés africains, notamment en Égypte, au Nigeria, au Cameroun, au Kenya, en Angola et dans plusieurs autres pays du continent. Certains de ces projets sont fondés sur des négociations bilatérales avec les gouvernements et les services publics, tandis que Scatec Solar participe également à des appels d’offres sélectifs.

Scatec Solar a également accru ses efforts pour conclure des accords avec des entreprises privées ou des organisations non gouvernementales, comme les Nations unies. Il s’agit généralement de projets plus petits, de l’ordre de 5 à 20 MW, et l’entreprise travaille actuellement activement sur un portefeuille cumulé d’environ 300 MW représentant ce type de projets sur le continent africain.

Le business du solaire est-il rentable en Afrique ?

Pour les développements à grande échelle et à l’échelle des services publics, les investisseurs et les entreprises doivent être patients dans leur appétit de profits. Les accords d’achat d’électricité à long terme signés en Afrique ne produiront des bénéfices que si les paramètres convenus au préalable sont respectés. Nous sommes fières de notre capacité à réaliser les projets en temps voulu, avec des facteurs à long terme toujours pris en compte.

Scatec Solar est moins présent en Afrique francophone. Pourquoi ?

Comme je l’ai dit, Scatec Solar dispose d’une vaste réserve de projets de plus de 2 000 MW sur plusieurs marchés en Afrique. La société a toujours évalué et continuera à évaluer les opportunités et à soumissionner pour des appels d’offres sur le continent africain en fonction de ses priorités de marché.

Vous avez récemment mis en service des systèmes solaires hors réseau pour la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (UNMISS). Scatec Solar a-t-elle l’intention d’entrer de plein pied sur le secteur des systèmes hors réseau en Afrique ?

Nous sommes extrêmement fiers de la mise en service de ce projet et nous achevons également notre premier projet solaire hybride pour l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) afin de fournir de l’énergie solaire au centre humanitaire de Malakal, au Soudan du Sud. Notre solution conteneurisée « Release » permettra de réaliser rapidement les opérations hors réseau.

Quid du segment des kits solaires ?

Scatec Solar a exploré ces opportunités dans le passé, mais nous ne sommes pas engagés sur ce marché aujourd’hui.

Propos recueillis par Jean Marie Takouleu

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