ZIMBABWE : le pays veut sortir de la Cites pour vendre son important stock d’ivoire

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ZIMBABWE : le pays veut sortir de la Cites pour vendre son important stock d’ivoire ©Svetlana FooteShutterstock

Les autorités zimbabwéennes souhaitent sortir leur pays de l’accord international interdisant le commerce d’espèces protégées (Cites). Ce retrait devrait permettre aux Zimbabwéens de vendre un stock de pointes d’ivoire d’une valeur de 300 millions de dollars. Les revenus aideraient à financer la protection des parcs.

Le Zimbabwe, qui traverse depuis près de deux décennies une grave crise économique et financière, marquée notamment par un manque de liquidités, veut pouvoir compter sur le commerce d’espèces fauniques pour renflouer ses caisses.

Dans une interview accordée à l’Agence France presse (AFP) le 11 juin 2019, Tinashe Farawo, un porte-parole de l’Autorité zimbabwéenne de gestion des parcs et de la faune, a indiqué que son pays souhaitait se retirer de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites). « Que ceux qui nous interdisent de vendre (de l’ivoire) nous donnent de l’argent pour gérer nos parcs », a déclaré le porte-parole, avant d’ajouter, « la Cites devait réguler le commerce des espèces menacées, s’il n’y a pas de commerce du tout, elle ne sert plus à rien ».

La lutte contre le braconnage des éléphants a permis aux éco-gardes zimbabwéens de saisir en près de trois décennies, un important stock de pointes d’ivoire, dont la valeur est estimée à 300 millions de dollars. Ce qui apparait aux yeux des autorités fauniques, comme une opportunité de financement de leurs activités.

Ces pays africains qui veulent instaurer une économie circulaire dans la gestion de la faune

Concrètement, il est question pour les autorités fauniques zimbabwéennes d’utiliser les revenus issus du commerce de l’ivoire, pour protéger leurs 12 parcs nationaux, où l’on dénombre près de 84 000 éléphants.

Il est également question d’indemniser, grâce à la vente de l’important stock d’ivoire, les populations vivant dans le voisinage des parcs. « Ce sont eux qui perdent les leurs du fait des conflits entre animaux et humains et leurs moyens de subsistance à cause des destructions causées par les éléphants », a précisé Tinashe Farawo. Ce postulat est le même qu’a évoqué le Botswana en mai 2019, pour rétablir la chasse aux éléphants. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’indignation de nombreuses ONG de défense de la faune. Car selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), ces dix dernières années, le nombre de pachydermes africains a baissé de 110 000 pour atteindre 415 000 spécimens.

La Cites, dont le Zimbabwe ne veut plus faire partie, est l’un des accords internationaux sur la conservation qui regroupe un grand nombre de membres, à savoir 183 parties. Cette convention a été rédigée pour donner suite à une résolution adoptée en 1963 à une session de l’Assemblée générale de l’UICN. Le texte de la Convention a finalement été adopté lors d’une réunion de représentants de 80 pays tenue à Washington, aux États-Unis, le 3 mars 1973. Le 1er juillet 1975, la Convention entrait en vigueur.

Boris Ngounou

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