ZAMBIE : vers une production électrique excédentaire grâce aux énergies renouvelables

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ZAMBIE : vers une production électrique excédentaire grâce aux énergies renouvelables©lovelyday12/Shutterstock

La Zambie est déjà est autosuffisante en électricité. Les autorités estiment que la production électrique du pays sera décuplée d’ici 2022 avec la mise en service des projets d’énergie renouvelable en développement.

La Zambie a fait des progrès notables en matière de production d’électricité. Selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), le pays dispose d’une capacité installée de 2 800 MW. Selon le gouvernement zambien, cette capacité de production a permis de rendre le pays autosuffisant en matière d’électricité. La Zambie a arrêté les importations d’électricité dès 2018. Les autorités estiment même que la production électrique sera excédentaire d’ici 2022.

Aujourd’hui, la production actuelle est assurée par des installations hydroélectriques qui fournissent 2 380 MW, soit 85 % de la capacité installée du pays. Une situation qui rend cependant le réseau électrique nationale vulnérable face aux effets du changement climatique comme la sécheresse qui est de plus en plus persistante depuis quelques années en Afrique de l’est et australe. Ces derniers mois, la sécheresse a réduit sérieusement le fonctionnement des grands barrages du pays comme Kariba, dont la production de 1 626 MW est partagée entre la Zambie et le Zimbabwe.

Un mix électrique dominé par l’hydroélectricité

La centrale hydroélectrique d’Itezhi-Tezhi est l’autre grande infrastructure de production d’électricité en Zambie. L’installation, qui affiche actuellement une capacité de 120 MW, a été réhabilitée et étendue entre 2014 et 2016, fournissant désormais 7,5 % de la capacité installée du pays. La centrale fournit de l’électricité à 50 000 personnes supplémentaires.

Malgré les risques sécheresse, la Zambie continue à exploiter son potentiel hydroélectrique. Avec le Zimbabwe, le pays développe actuellement le projet hydroélectrique de Batoka Gorge qui devrait permettre d’injecter 2 400 MW dans les réseaux électriques du Zimbabwe et de la Zambie. Le projet est mis en œuvre suivant le modèle financier de Build-Operate-Transfer (BOT, en français : construire, exploiter, transférer). Une sorte de partenariat public privé (PPP). Le projet a été confié à un consortium formé de l’entreprise américaine General Electric et de la société chinoise Power China. Elles devraient entamer les travaux au cours du dernier trimestre de l’année 2020. Cette perspective sera peut-être impactée par le Covid-19.

La nécessité de la diversification du mix électrique zambien

Conscient des risques de sécheresse, le gouvernement zambien veut également diversifier son mix électrique en misant sur les autres sources d’énergie renouvelable comme le solaire. Plusieurs centrales verront le jour dans le pays, construit essentiellement par des producteurs indépendants d’électricité (IPP). Nombre d’entre eux ont été sélectionnés en avril 2019 pour la construction de plusieurs centrales solaires photovoltaïques d’une capacité cumulée de 120 MWc dans le cadre du programme GET FiT (Global Energy Transfer Feed-in Tariff).

La société égyptienne Elsewedy Electric et l’entreprise japonaise Toyota Tsusho se sont associées pour construire deux centrales solaires photovoltaïques d’une capacité cumulée de 100 MWc dans les villes de Sesheke et Mungo, toutes deux situées à l’ouest du pays. Au nord de la Zambie, l’IPP Upepo Energy Partners (via sa filiale Upepo Energy Zambia) veut produire 150 MW d’électricité à partir d’une centrale hybride qui combinera le solaire, l’éolien et le stockage par batteries.

Quid de l’accès à l’électricité ?

Malgré tous ces efforts en termes de production, une partie importante de la population zambienne n’a toujours pas accès à l’électricité. Le rapport 2017 de la Banque mondiale indique que près de 60 % de Zambiens n’ont pas accès à l’électricité. La situation est encore plus compliquée dans les zones rurales où seulement 4 % de la population disposent d’une source d’approvisionnement sûre en électricité, selon Usaid. La situation dans les zones reculées s’explique par le fait que les habitations sont dispersées, rendant moins rentable l’extension du réseau électrique. Le gouvernement zambien mise donc sur l’off-grid, et reçoit le soutien des entreprises privées comme la compagnie française Engie qui y installe déjà ses systèmes solaires conteneurisés (Power Corner).

Jean Marie Takouleu

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