TUNISIE : le chinois TBEA et l’émirati AMEA décrochent une centrale solaire de 100 MW

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TUNISIA: Chinese TBEA and Emirati AMEA get 100 MW solar plant©Soonthorn Wongsaita/Shutterstock

La société chinoise TBEA Xinjiang New Energy et Amea Power, une entreprise émiratie, ont remporté le marché de la construction d’une centrale solaire d’une capacité de 100 MW dans le gouvernorat de Kairouan, situé au dans le désert au nord de la Tunisie. C’est l’une des rares fois en Afrique, où une entreprise chinoise investit dans la production d’énergie solaire.

Sur le continent, les entreprises chinoises sont essentiellement connues pour la réalisation de centrales thermiques et (dans une moindre mesure) hydroélectriques. Mais à l’avenir cela pourrait changer. Le ministère tunisien de l’Industrie et des petites et moyennes Entreprises a désigné un consortium constitué de l’entreprise chinoise TBEA Xinjiang New Energy Co. Ltd. et

l’entreprise émiratie AMEA Power pour la construction d’une centrale solaire de 100 MW dans le gouvernorat de Kairouan. Ce marché est octroyé dans le cadre de l’appel d’offres, lancé par la Tunisie, relatif à la construction de six centrales solaires photovoltaïques d’une capacité cumulée de 500 MW.

La participation d’une entreprise chinoise dans la réalisation de ce projet solaire tranche véritablement avec la démarche énergétique de l’empire du Milieu dans les pays africains. Certes, depuis quelques années Pékin apparaît comme le premier investisseur mondial de la filière solaire dans le classement de Bloomberg New Energy Finance, mais la donne change dès lors qu’il s’agit de l’Afrique. Entre 2014 et 2017, les banques chinoises ont financé en moyenne l’équivalent de 5 milliards de dollars par an de projets de centrale à charbon, faisant de Pékin, non seulement le premier électricien du continent, mais également le principal financier des solutions fossiles et polluantes.
Le dernier rapport de l’Institut d’analyses économiques et financières (Ieefa) relève qu’un quart des centrales à charbon dans le monde (hors empire du Milieu) sont aujourd’hui construites ou financées par des entreprises chinoises. Et l’essentiel du charbon utilisé dans ces centrales provient de Chine.

Dans ce contexte, l’implication de TBEA Xinjiang New Energy Co. Ltd dans la construction, selon le mode BOO (construction-possession-exploitation, Build Own Operate), de la centrale de Kairouan s’avère remarquable. Le projet permettra d’éviter la production de 247 000 tonnes de C02 par an et de générer un productible photovoltaïque de près de 250  490 GHh à la même fréquence. Il bénéficiera de la signature d’un contrat d’achat d’électricité sur 20 ans avec la société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), au tarif de 97,920 TND/MWh (environ 31,43 €).

400 MW de solaire photovoltaïque seront construits par Scatec solar et Engie

Scatec Solar s’est adjugé la part du lion, en gagnant le marché de la construction de trois centrales solaires en Tunisie, pour un total de 300 MW. La première d’une capacité de 200 MW sera implantée à Tataouine. D’après les termes du contrat, la production de cette centrale sera cédée à la Steg au prix de 71,783 TND/MWh (à peu près 23,04 €). La société norvégienne va également installer deux centrales de 50 MW chacune à Tozeur et à Sidi Bouzid, avec un tarif négocié à 79,379 TND/MWh (plus ou moins 25,43 €). Enfin, une dernière centrale de 100 MW sera construite à Gafsa par le consortium formé par Engie et l’entreprise marocaine Navera, avec un tarif de 79,950 TND/MWh (près de 25,64 €).

En Tunisie, seuls 3 % de l’électricité produite émane du renouvelable. La production en énergie électrique repose pour l’essentiel sur les centrales électriques fonctionnant grâce à des combustibles fossiles. La capacité totale installée est de 5781 MW, mais la demande ne cesse d’augmenter au fil des ans. Le gouvernement a donc décrété le Plan solaire tunisien dont la mise en œuvre nécessite un investissement de 4,8 milliards d’euros. Un plan qui devrait permettre à ce pays d’Afrique du Nord de se doter d’une capacité de production supplémentaire d’au moins 1900 MW d’ici à 2022. Par ailleurs, le gouvernement tunisien mise sur le solaire afin de porter à 12 % la part du renouvelable dans le mix énergétique du pays d’ici à 2020. Il espère même porter ce taux à 30 % d’ici à 2030.

Luchelle Feukeng
avec Boris Ngounou

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