Site icon Afrik 21

TUNISIE : Chanouf produit du charbon bio à partir des déchets

TUNISIA: Chanouf produces bio coal from waste ©J. Helgason/Shutterstock

Il s’appelle Murad Chanouf. La Tunisie, son pays d’origine voit en lui un héros du recyclage. Il a mis sur pied une ferme qui porte son nom et y transforme depuis 3 ans des déchets en combustibles. Pour réussir son pari, il a recours aux bio-déchets pour produire des briquettes de charbon inflammable ainsi que du charbon de bois. La production de ce charbon se déroule en trois étapes : il collecte les déchets (bois mort, écorces et feuilles d’arbres) ; les broie, les sèche et les presse pour former ensuite des briquettes de charbon de bois et du charbon. Pour Radwan Al-Ayadi, directeur de la start up, ce combustible « est moins cher que le charbon (ordinaire), le gaz ou d’autres sources d’énergie. À l’en croire, il est également 30 % moins humide que le charbon ordinaire ». Chanouf s’arrange pour ne rien perdre. Et au contraire, il récupère tout. Les résidus de charbon obtenus, après cette grande étape, sont à leur tour soumis à une forte compression. Ce processus permet d’obtenir alors du charbon pressé. Mais ce n’est pas fini… Les résidus sont à nouveau carbonisés, cette fois-ci pour une dernière fois. Le résultat permet de fabriquer de la poix, une sorte de goudron végétal efficace contre les maladies qui s’attaquent aux arbres fruitiers.

Sa ferme est située dans les rues de Manouba, une banlieue tunisienne. Elle a vu le jour en 1995 et était alors spécialisée dans la production des poires et des olives. Depuis 2015, elle s’est tournée vers le recyclage de déchets, ce qui a donné lieu à un changement d’identité. Elle s’appelle depuis lors Chanouf Farm Biofire. La ferme Chanouf a vu le jour après que son fondateur ait effectué un voyage en Chine. Son aventure lui a alors permis de découvrir du bio charbon. Il n’hésite pas alors à lancer ce nouveau produit sur le marché tunisien, en compagnie de son gendre, Radwan Al-Ayadi,  aujourd’hui directeur de cette Start-up de 12 employés environ. Ses ventes étaient de 120 000 dinars en 2017, soit un peu plus de 40 000 dollars américains. Mais la jeune entreprise rêve d’aller plus loin. Elle veut davantage exporter ses produits, dans d’autres pays du continent et même en Europe.

Le charbon de bois est utilisé en Tunisie comme partout ailleurs en Afrique. Ce qui n’est pas sans incidence sur l’environnement, loin de là. Car sa fabrication nécessite de couper le bois en forêt, accroissant ainsi la déforestation, grande cause du réchauffement de la planète.  Rien que la Tunisie a perdu près de 5 000 hectares de ses forêts entre 2013 et 2014 à cause des incendies et 2 000 hectares à cause des actes  de vandalisme

Luchelle Feukeng

Quitter la version mobile