TOGO : à Lomé, le niveau de pollution atmosphérique a atteint son paroxysme

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TOGO : à Lomé, le niveau de pollution atmosphérique a atteint son paroxysme ©Saurav022/Shutterstock

Au niveau mondial, la pollution de l’air a causé 6,67 millions de décès en 2019, dont 1,1 million en Afrique. C’est ce constat qui a encouragé les chercheurs de l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université de Columbia à mener une recherche sur les niveaux de pollution atmosphérique à Lomé. Le rapport d’étude montre des niveaux inquiétants de pollution dans la capitale togolaise.

À Lomé la capitale du Togo, 1,4 million d’habitants sont exposés à des niveaux de pollution quatre à cinq fois supérieurs aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est du moins ce que révèlent les résultats d’une étude menée conjointement par l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université de Columbia aux États-Unis d’Amérique et l’Université de Lomé.

L’équipe de recherche était constituée de Kokou Sabi, Hèzouwè Sonla et Eric Kokou Gbedjangni de l’Université de Lomé, ainsi que de Daniel Westervelt et Celeste MacFarlane de l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université de Columbia, sous la coordination Garima Raheja. Collins Gameli Hodoli de l’association Clean Air One Atmosphere basée à Accra au Ghan a également contribué aux travaux.

Le travail qui consistait à surveiller la pollution de l’air dans cette ville d’Afrique de l’Ouest sur plusieurs années a révélé que les particules microscopiques pouvant être inhalées sont à l’origine de plusieurs maladies cardiaques à l’instar de l’asthme et du cancer du poumon.

Des causes humaines et naturelles

Une partie de la pollution de l’air à Lomé provient des activités humaines notamment les gaz d’échappement des véhicules des autoroutes à proximité, la poussière des routes non pavées, la combustion des déchets et les émissions de cuisson, les centrales à charbon.

En s’appuyant sur des analyses du Centre national de la recherche scientifique du Togo, les chercheurs ont également découvert que l’harmattan (un vent sec et poussiéreux qui souffle sur le Sahara entre décembre et février, Ndlr) a augmenté la concentration de la pollution jusqu’à 58 % au cours de ces dernières années. Et ce, avec des tendances quotidiennes et hebdomadaires contrôlées par les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Des perspectives de résilience

« Améliorer la qualité de l’air peut prendre beaucoup de travail et de nombreuses années, mais en attendant, les systèmes d’alerte précoce qui utilisent les prévisions de la qualité de l’air pourraient aider à alerter les résidents des journées particulièrement mauvaises de pollution de l’air », affirme le collectif de chercheurs tout en espérant étendre leur réseau de capteurs pour mieux comprendre la répartition de la pollution de l’air dans ce pays d’Afrique de l’ouest.

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Bien que le Togo ne dispose pas actuellement de ses propres normes de surveillance de la qualité de l’air, le président Faure Gnassingbé a fait adopter en 2020 un plan de réduction de la pollution atmosphérique et de lutte contre le changement climatique. Après la ratification en 2017 de l’Accord de Paris sur le climat, le gouvernement togolais s’efforce de renforcer la résilience climatique grâce à des stratégies d’atténuation et d’adaptation en promettant notamment la réduction de 30 % ses émissions de GES d’ici à 2030. Lomé veut promouvoir les énergies renouvelables à travers des initiatives d’électrification rurale à partir des systèmes solaires domestiques et l’implantation de grandes centrales solaires photovoltaïques comme celle de Blitta de 50 MWc.

Benoit-Ivan Wansi

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