TANZANIE : quand les déchets plastiques deviennent des filaments pour imprimante 3D

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Imprimante 3D avec filament gris ©Shuttestock

La start-up hollandaise Reflow, acteur de l’économie circulaire en Tanzanie, recycle les déchets plastiques pour fabriquer le filament des imprimantes 3D. Sur place, les ramasseurs peuvent parfois multiplier leurs revenus par vingt !

Dar es Salam, ancienne capitale et métropole économique de la Tanzanie, souffre d’un problème de pollution causé par la prolifération des déchets plastiques. Les autorités de la ville essayent de mettre en place des systèmes de collecte, en s’associant à des entreprises comme The Recycler. Mais cette entreprise seule n’arrive pas à contenir la propagation des déchets dans cette ville qui compte un peu plus de 4 millions d’habitants.

De ce phénomène est né un véritable business, celui du recyclage. D’ailleurs, beaucoup d’habitants de la ville s’attellent à ramasser les déchets, notamment les bouteilles plastiques, pour ensuite les vendre aux entreprises qui les réutilisent. Mais ils sont très mal rémunérés, 1,50 dollar pour une journée de marche selon le magazine Fast Company. Pourtant, ils jouent un grand rôle dans le processus de recyclage des déchets dans la ville.

C’est justement pour donner de la valeur à ces ramasseurs de déchets que la Start-up Reflow a décidé de s’installer en Tanzanie, plus exactement dans la ville de Dar es Salaam. Installée à Amsterdam, aux Pays-Bas, la jeune pousse veut aider les ramasseurs de déchets à gagner plus en transformant les déchets plastiques en un produit qui a plus de valeur : le filament d’impression 3D (un matériau plastique filiforme que les imprimantes 3-D utilisent à la place de l’encre, Ndlr). La transformation des déchets plastiques en filaments peut aider les ramasseurs de déchets à augmenter leurs revenus. Vingt fois plus, selon les responsables de la start-up.

Filament : un produit de plus en plus demandé sur le marché

Pour se lancer dans cette aventure africaine, Reflow s’est associé à Tech for Trade, une organisation à but non lucratif, basée en Angleterre et déjà en pointe dans le recyclage de bouteilles plastiques en filament pour imprimante 3D à travers une technologie open source.

Que ces deux entités aient décidé de se lancer ensemble sur le marché de la valorisation des déchets en Afrique, dit assez l’engouement que suscite l’imprimante 3D et par là son filament. La demande pour ce dernier est en croissance : beaucoup d’observateurs estiment que les ventes d’imprimantes 3D doubleront chaque année, au moins jusqu’en 2030. Confirmant ces prévisions, une étude du cabinet Deloitte, assure que le marché de la fabrication additive s’élèvera à 20,5 milliards de dollars en 2020, contre 4,8 milliards il y a un an de cela.

Une stratégie de développement basé sur les ramasseurs de déchets plastiques

Reflow prévoit de travailler directement avec les ramasseurs de déchets pour la collecte, le nettoyage et le déchiquetage. Ces mêmes travailleurs tanzaniens vont utiliser une extrudeuse à faible coût pour transformer les déchets ramassés en produit fini.

La jeune entreprise prévoit d’investir dans les ressources de fabrication locales, y compris dans l’impression 3D. L’objectif selon Jasper Middendorp, son fondateur est de soutenir la croissance de l’économie locale. Son but ultime est d’étendre ses activités dans toutes les villes tanzaniennes, et même de s’attaquer à des pays comme le Kenya où la gestion des déchets reste problématique.

Jean Marie Takouleu

 

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