TANZANIE : neuf rhinocéros noirs transférés d’Afrique du Sud vers le Serengeti

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TANZANIE : neuf rhinocéros noirs transférés d’Afrique du Sud vers le Serengeti©jean-francois me/Shutterstock

Le parc national du Serengeti en Tanzanie vient d’accueillir neuf rhinocéros noirs. Ils proviennent d’Afrique du Sud et devraient contribuer à sauver cette espèce en voie de disparition.

Le gouvernement tanzanien vient de faire un geste en faveur de la conservation de la faune. Le ministère des Ressources naturelles a effectué un transfert de neuf rhinocéros noirs. Ils proviennent de Thaba Tholo, une ferme à gibier de 37 000 hectares, située dans la province du Limpopo au nord de l’Afrique du Sud.

Ces gros mammifères ont été conduits dans le parc national du Serengeti. Le ministère tanzanien des Ressources naturelles promet de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de ces pachydermes. La survie de ces rhinocéros est une nécessité absolue pour la Tanzanie, car cette espèce est gravement menacée avec une population réduite à 167 individus selon le ministère des Ressources naturelles.

Une espèce au bord de l’extinction

Partout en Afrique, la corne de rhinocéros continue d’alimenter un vaste trafic. Vendues sur le marché noir, ces défenses sont destinées au continent asiatique où elles servent dans la pharmacopée traditionnelle. Selon les défenseurs de l’environnement, depuis 2008, environ 5 940 rhinocéros africains ont été massacrés pour leurs cornes.

Ce phénomène touche particulièrement les pays d’Afrique de l’est et australe. Au Mozambique, il prend de l’ampleur et la justice n’hésite plus à incarcérer les trafiquants. Récemment, un ressortissant chinois a été condamné par un tribunal de Maputo à 15 ans d’emprisonnement et au versement d’une forte amende. Il a été interpellé à l’aéroport de la capitale Maputo, avec en sa possession 4,5 kg de cornes de rhinocéros. Il s’agit d’un coup important pour la justice mozambicaine.

Selon la presse locale, les autorités judiciaires de ce pays d’Afrique australe ont régulièrement relâché sous caution des braconniers, même ceux pris en flagrant délit, au grand dam de la police et d’autres intervenants des secteurs forestier et faunique. La condamnation de ce trafiquant de cornes de rhinocéros pourrait avoir un effet dissuasif sur les autres trafiquants.

Une lueur d’espoir ?

Si pour le moment, les rhinocéros noirs résistent encore face au braconnage, ce n’est pas le cas des rhinocéros blancs du nord qui ont déjà déposé les armes. De cette espèce de rhinocéros africain, il ne reste plus que deux individus, des femelles nommées Najin (30 ans) et sa fille Fatu (19 ans). Elles vivent actuellement dans une réserve au centre du Kenya. Le dernier rhinocéros blanc mâle du nord est mort le 19 mars 2018. Jusqu’ici, le sort de cette espèce semblait scellé.

Mais le travail d’une équipe de scientifiques suscite de l’espoir. Ils ont réussi à créer deux embryons. à partir des ovocytes provenant de Najin et Fatu. Ces ovules ont été fécondés avec le sperme de quatre rhinocéros mâles décédés depuis des années. Mais rien n’est encore gagné.

Il faut encore trouver des mères porteuses, spécialement des rhinocéros blancs. Les scientifiques estiment que Najin et Fatu sont dans l’impossibilité de mener une grossesse à terme. Il faudra donc trouver des femelles rhinocéros blancs du sud pour implanter les embryons. Une opération délicate pour laquelle il reste à imaginer la technique d’insémination de ce mammifère pouvant peser jusqu’à 2 300 kg pour le mâle et 1 700 kg pour la femelle.

Jean Marie Takouleu

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