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SÉNÉGAL : un transatlantique solaire embarque de Dakar pour une mission écologique

SÉNÉGAL : un transatlantique solaire embarque de Dakar pour une mission écologique©Sebastian Noethlichs/Shutterstock

C’est un véritable record, que celui dans lequel s’est engagé le Row4Ocean. Du port de Dakar, en Afrique de l’Ouest, à celui de Surinam, en Amérique du Sud, le bateau solaire couvrira en seulement 27 jours, une distance de 2 305 milles (unité de mesure de la distance marine, 1 mille = 1 852 mètres). Un record qui sera inscrit dans le livre Guinness Book Record.

Mais bien plus qu’une épreuve sportive, il s’agit ici d’une campagne contre la pollution plastique des fonds marins. Un phénomène qui n’épargne pas les espaces marins d’Afrique. Sur les 32 millions de tonnes métriques de plastiques déversées dans les océans et sur les côtes, 4,4 millions d’entre elles concernent l’Afrique. Seuls 1 % de ces déchets plastiques flottent à la surface de nos océans. Les 99 % restant se décomposent en microparticules et tapissent les fonds marins. Ainsi chaque jour, près de 26 000 tonnes de déchets plastiques sont déversées dans les océans. À ce rythme, l’ONU Environnement prédit qu’en 2050, l’océan contiendra plus de matière plastique que de poissons. Or près de 80 %, des déchets plastiques océaniques proviennent de sources terrestres.

C’est à partir de ce constat qu’est né le projet de la traversée transatlantique, lancée depuis le port de Dakar au Sénégal.

Objectif : alerter sur la présence de plus en plus importante de plastique dans l’océan

Row4Ocean a engagé sa traversée de l’Atlantique le 14 décembre 2018, sur l’un des terminaux de son promoteur à Dakar : DP World, 4e opérateur de terminaux dans le monde, par les volumes traités et par ses capacités. Le groupe qatari opère 70 000 navires par an dans ses terminaux, avec près de 170 000 conteneurs manutentionnés par jour. Il emploie 37 000 personnes issues de plus de 110 pays.

Selon DP World, ce bateau a une longueur de 12 m, une largeur de 7 m et un tirant d’eau de 0,3 mètre cube. Il est conçu avec du matériel entièrement recyclable. Dans cette même dynamique, le bateau fonctionne à l’énergie solaire. Propulsé uniquement à la rame solaire, c’est par les courants et le vent sur la route des alizés que le transatlantique évolue vers le Surinam avec quatre équipiers à son bord. L’un d’entre eux, Andrew Ruinoff, est conscient de la présence de plus en plus importante de plastique dans l’océan. « Notre espoir c’est de faire comprendre l’impact négatif du plastique au plus grand nombre. C’est le but principal. Et on est pressé d’y aller ».

L’occasion également de collecter des dons pour aider au nettoyage de l’Indus, l’une des sept rivières sacrées de l’Inde et qui se déverse dans l’un des fonds marins les plus pollués du monde, avec 130 000 tonnes de déchets plastiques charriés.

Boris Ngounou

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