SÉNÉGAL : Suez va gérer le service public de l’eau potable

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SÉNÉGAL : Suez va gérer le service public de l’eau potable ©Giuliano Del Moretto/Shutterstock

Le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement a décidé d’attribuer au groupe français, Suez, la gestion de l’eau dans les zones urbaines et péri-urbaines. Trois entreprises étaient en lice pour l’obtention de cette concession, dont le sortant la Sénégalaise des eaux, filiale d’Eranove, un groupe franco-africain et Veolia.

Le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement a enfin tranché. Il a attribué la concession du service public de l’eau à Suez. Cela faisait plusieurs mois que les acteurs des secteurs de l’eau et les Sénégalais étaient suspendus à cette décision qui sonne comme une défaite pour la Sénégalaise des eaux (SDE). L’entreprise, filiale du groupe franco-africain Eranove, rêvait d’une reconduction, puisqu’elle gère l’eau potable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis plus de 22 ans.

Abdoul Baal, le directeur de SDE se disait d’ailleurs « confiant » face au groupe Suez, et à Veolia, une autre entreprise française en course pour ce marché de près de 80 milliards de francs CFA, soit 120 millions d’euros. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. SDE disposait pourtant du dossier le plus attractif, du moins au niveau du prix du mètre cube d’eau. La Sénégalaise des eaux le proposait à 286,9 francs CFA (0,44 euro), un peu moins que celui proposé par Suez soit 298,5 francs CFA (0,45 euro) et bien moins que les 366,30 francs CFA (0,56 euro) de Veolia.

 

Le choix en faveur de Suez est controversé

Pourquoi donc avoir choisir Suez ? C’est une question que les acteurs du secteur de l’eau, notamment le Syndicat autonome des travailleurs de la Sénégalaise des Eaux se posent. À cette interrogation, relayée par la presse locale, le directeur de l’administration générale et de l’équipement du ministère Mamadou Dioukhané, répond : « Il fallait une cohérence entre le compte d’exploitation prévisionnel, la technologie proposée et le fonctionnement de l’entreprise. L’offre financière seulement ne fait pas la différence. Le choix est basé sur une combinaison des offres techniques et financières ».

Selon plusieurs sources, les pénuries d’eau à Dakar pendant la dernière saison sèche auraient contribué à faire pencher la balance en faveur de Suez. Toute chose qui ne noircit pas totalement le tableau de la SDE. L’entreprise a amélioré l’accès l’eau potable au Sénégal, passant de 80 % en 1996 à 98 % en 2018.

 

La SDE conteste la décision en justice

Cette affaire inquiète les Sénégalais. Beaucoup craignent une éventuelle interruption du service, au moment du changement de délégataire, qui interviendra certainement le 21 décembre 2018. Date à laquelle le contrat de la SDE avec l’État du Sénégal prend fin. Mais nous n’en sommes pas encore là. Eranove n’a peut-être pas dit son dernier mot. La société a décidé d’introduire un recours. Elle avait jusqu’au 28 octobre 2018 pour interjeter appel…

Jean Marie Takouleu

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