Les populations de Sokone, à l’ouest du Sénégal, sont toujours inquiètes quant aux éventuels impacts environnementaux du champ pétrolier SNE. Dans une déclaration dite de Sokone, elles ont exprimé leurs attentes en matière de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) des compagnies pétrolières installées dans leur commune.
La commune côtière de Sokone, à l’ouest du Sénégal, regorge des réserves estimées entre 450 à 500 millions de barils de pétrole. Ce gisement structuré par l’État et appelé champ pétrolier SNE, est exploité par une joint-venture formée par les compagnies et structures étrangères que sont, Woodside, Cairn Energy, Far, et Pétrosen. Mais en dépit du cadre légal et réglementaire régissant les activités pétrolières au Sénégal, notamment le code de l’environnement, et la réalisation d’une Évaluation environnementale stratégique (EES), les communautés riveraines du champ pétrolier SNE demeurent insatisfaites.
Dans une déclaration faite à Sokone, publiée le 24 février, ces populations dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture et la pêche ont exprimé leurs inquiétudes face aux activités d’extraction dans leur commune. « Nos inquiétudes en tant que pêcheurs. Nous voulons savoir comment parvenir à une préservation des ressources halieutiques dans les environs du champ pétrolier, ainsi que les retombées économiques de ce projet pour les populations locales », a déclaré Babacar Ciss, le coordonnateur du Conseil local des pêcheurs artisanaux de Sokone,
La « déclaration de Sokone » contient également les attentes des riverains, pour une responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), qui puisse préserver l’environnement et qui sera utile au bien-être socioéconomique des communautés. Celles-ci souhaitent entre autres l’octroi de chambres froides solaires en container 20 pieds aux femmes transformatrices ; l’octroi de pirogues en fibre de verre équipées pour le transport, la sécurité et les activités de pêches ; l’aménagement de parcs aquacoles avec sites de dégorgement ; la mise sur pied de Magasins de stockage des produits secs à conserver ; et la lutte contre les effets néfastes du changement climatique, déjà visibles dans la zone.
Pour le suivi de ces attentes, les populations ont créé, au niveau local, une plateforme multi-acteurs visant à promouvoir et à faire avancer le développement socio- économique et culturel en étroite collaboration avec les entreprises pétrolières présentes dans la zone.
La « déclaration de Sokone » a été rédigée à l’issue de l’atelier de sensibilisation organisé par l’organisation Action pour la Justice environnementale (AJE), avec le soutien financier d’Oxfam (Oxford Committee for Famine Relief) et de la Fondation Rosa Luxembourg. Dans un contexte de sous information, les participants à cet atelier ont été édifiés sur le concept de RSE. L’engagement volontaire des entreprises aux préoccupations sociale et environnementale liées à leurs activités commerciales.
Boris Ngounou
