Le Sénégal fait partie des pays africains les plus affectés par l’avancée du désert. Jusqu’à 34 % des terres cultivables sont menacées par ce phénomène, alors que les autorités du pays ont annoncé en 2018, un plan national de reforestation durable, pour préserver les écosystèmes forestiers.
Au Sénégal, les projets de reboisement annoncés par le gouvernement sont vivement attendus. Le Pays d’Afrique de l’ouest est en effet frappé de plein fouet par la désertification. L’ampleur du phénomène a été présentée le 17 juin 2020, à l’occasion de la 26e édition de la journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sècheresse.
Selon Enda Énergie, une ONG locale qui œuvre dans la lutte contre la désertification, 34 % des terres arables du Sénégal sont affectées par la désertification. Cette situation a entrainé la perte d’environ 30,88 % des écosystèmes forestiers. L’agriculture n’est pas en reste. L’ONG constate également une diminution des rendements des cultures. En 2011, les cultures liées à la saison des pluies, à l’instar du mil et de l’arachide, ont enregistré respectivement des pertes de 26,36 % et de 21,56 %.
Le Plan Sénégal émergeant (PSE) vert, la solution annoncée par le gouvernement en 2018
Le Sénégal dispose pourtant d’une stratégie de lutte contre la désertification et la sècheresse. Annoncé en 2018 au lendemain de la réélection du président Macky Sall pour un second mandat, le « Plan Sénégal émergeant (PSE) vert » ne se traduit pas encore pleinement par les faits sur le terrain. Il s’agit d’un programme de reforestation d’une valeur globale de 50 milliards de francs CFA (soit un peu plus de 76 millions d’euros). Pour sa réalisation, l’agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille verte a été créée et placée sous la tutelle du ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable.
Avec comme objectifs la préservation des écosystèmes, le mieux-être des populations et la sécurité des générations futures, le PSE vert comprend également la création d’un institut national de recherche forestière, et la mise sur pied d’une agence sénégalaise de protection des forêts.
La désertification est devenue très préoccupante en Afrique. Le continent connait une dégradation de 65 % des terres agricoles depuis 1950 et 30 % des terres arides sont en voie de désertification, avec un taux de déforestation en hausse de trois fois plus que la moyenne mondiale.
La Commission de l’Union africaine a organisé un webinaire à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la désertification, le 17 juin 2020. Au cours de ces assises virtuelles, le groupe Afrique de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification a recommandé entre autres, la multiplication des efforts en vue de convertir le contenu des plans nationaux sur la sècheresse et les cibles nationales volontaires en actions concrètes, appropriées et réalisables sur le terrain afin d’induire les impacts positifs escomptés en termes de restauration des espaces dégradés et d’amélioration des conditions de vie des populations.
Boris Ngounou
