RDC : pourquoi ACS a-t-il claqué la porte du projet hydroélectrique d’Inga III ?

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RDC : pourquoi ACS a-t-il claqué la porte du projet hydroélectrique d’Inga III ? ©RAMNIKLAL MODI/Shutterstock

Le groupe espagnol Actividades de Construcción y Servicios (ACS) a confirmé qu’il se retirait du mégaprojet hydroélectrique d’Inga III en République démocratique du Congo (RDC). Cette décision retarde un peu plus la mise en œuvre de ce projet qui traîne depuis plusieurs années.

Alors que la Banque africaine de développement (BAD) s’était déjà engagée à travailler avec le consortium choisi par les autorités RD congolaises pour la mise en œuvre du projet hydroélectrique d’Inga III, un de ces membres vient de jeter l’éponge. Il s’agit du groupe espagnol Actividades de Construcción y Servicios (ACS) qui était représenté au sein du consortium par sa filiale de Cobra Instalaciones y Servicios.

L’Agence de développement et de promotion du Grand Inga (ADPI) n’a pas encore reçu la notification officielle du groupe ACS. Mais l’entreprise confirme son départ, sans toutefois donner les ou la raison de sa décision. Elle était engagée au sein d’un consortium avec les entreprises chinoises Sinohydro et China Three Gorges Corporation (CTG). Malgré leur décision de travailler ensemble sur ce mégaprojet hydroélectrique, des négociations étaient toujours en cours, notamment sur la répartition des parts.

Le désaccord sur la répartition des parts ?

A l’issue des négociations, l’ensemble des membres du consortium devait faire une proposition technique au gouvernement RDC congolais. Visiblement, la répartition des parts a tendu les relations au sein du consortium qui devait financer le projet à hauteur de 12 milliards d’euros.

Le président de la RDC Félix Antoine Tshisekedi a donné un coup de pied dans la fourmilière en annonçant qu’il préférait la mise en œuvre du mégaprojet hydroélectrique d’Inga III en plusieurs phases avec une première de 4 800 MW. Une option rejetée par les entreprises chinoises qui indiquent que la proposition du nouveau chef de l’exécutif RD congolais « n’est pas économiquement viable ».

Le projet hydroélectrique d’Inga III conduira à la construction d’une retenue en amont de la prise d’eau de Nkokolo, une vallée sèche qui s’étend sur l’ancien lit du fleuve Congo. Le barrage devrait atteindre une hauteur de 200 m et générer un réservoir qui inonderait des milliers d’hectares de forêts. L’eau de la retenue fera tourner les turbines d’une centrale électrique pour produire 11 050 MW.

Un nouveau partenaire en vue ?

Le départ du groupe ACS retarde encore la mise en œuvre du projet, puisqu’il faudra trouver un autre partenaire qui intégrera le consortium. Un nouvel acteur pourrait intervenir : l’Égypte. Son ministre de l’Électricité Mohamed Shaker devait se rendre à Kinshasa le samedi 25 janvier 2020. Le Caire voudrait participer à la mise en œuvre du mégaprojet hydroélectrique d’Inga III. Le participe d’ailleurs à la construction du grand de barrage hydroélectrique de Stiegler’s Gorge sur la rivière Rufiji en Tanzanie. Sa centrale hydroélectrique affichera une capacité de 2 100 MW. Et ce sont les entreprises égyptiennes Arab Contractors et Elsewedy Electric qui construisent ces ouvrages. Interviendront-elles à Inga III ? Il est trop tôt pour le dire…

En attendant un éventuel dénouement dans la mise en œuvre du méga projet hydroélectrique d’Inga III, le déficit dans la production de l’électricité plombe le développement économique de la RDC. Dans ce pays d’Afrique centrale, plus de 80%  de la population n’a  pas accès à l’électricité selon le rapport 2017 de la Banque mondiale.

Jean Marie Takouleu

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