RDC : « le barrage d’Inga III doit profiter aux congolais ! », militent les ONG

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RDC : « le barrage d’Inga III doit profiter aux congolais ! », militent les ONG©Edrich Shutterstock

Resource Matters et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) demandent au gouvernement de veiller à ce que l’électricité qui sera produite par Inga III puisse profiter aux populations congolaises. Dans un rapport publié le 28 octobre 2019, les deux organisations dénoncent également l’opacité du gouvernement dans la gestion du plus grand projet hydroélectrique du monde, qui à terme, devrait produire 40 GW d’électricité.

Ressource Matters et le Groupe d’étude sur le Congo souhaitent que le projet hydroélectrique d’Inga III soit géré avec les Congolais et dans l’intérêt des Congolais. C’est en substance le message clé du rapport publié le 28 octobre 2019 par les deux organisations. « On ne voit pas dans les accords préliminaires des parties, la quantité d’électricité réservée au pays et encore moins à la population congolaise. Cela serait quand même assez choquant qu’un si grand projet qui génèrerait autant d’électricité n’arrive pas à remédier au fait que pour l’instant, neuf Congolais sur dix vivent dans le noir », relève Elisabeth Caesens, de Resource Matters.

La crainte existe. Celle de voir ce projet d’une capacité de 10 gigawatts, passer à côté du problème de l’accès à l’électricité en RD Congo. Car constate le rapport, dans l’un des derniers accords signés fin 2018, il n’est plus question que le pays d’Afrique centrale se réserve trois gigawatts de la production d’Inga III pour sa consommation intérieure. Alors que cette garantie avait toujours été mentionnée dans les accords antérieurs…

Inclure la société civile dans la gestion d’Inga III

Resource Matters est une association à but non lucratif basée à Bruxelles en Belgique qui vise à mieux comprendre et à surmonter la pauvreté économique dans les pays riches en ressources naturelles. Alors que le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) est un projet de recherche indépendante à but non lucratif qui s’efforce de comprendre et d’expliquer la violence qui affecte des millions de Congolais. Dans leur rapport conjoint, les deux organisations recommandent également l’ouverture de la gestion d’Inga III à la société́ civile et aux institutions régulières du pays.

Pour elles, la décision de la présidence de la République de s’approprier le contrôle quasi exclusif du projet n’était pas une bonne idée. Cela aurait eu comme conséquences : des conditions de sélection du développeur peu claires, l’absence d’études d’impacts sociaux et environnementaux complémentaires faute de moyens financiers, la mise en place d’une tutelle institutionnelle qui échappe au contrôle parlementaire, le rejet par le Parlement et la société civile du projet ou encore la faiblesse de la position de la RDC lors des négociations avec les entreprises potentielles présélectionnées.

Situé sur le fleuve Congo à 250 kilomètres de Kinshasa la capitale, le barrage hydroélectrique d’Inga III est développé par deux consortiums étrangers : China Three Gorges Corporation et SinoHydro (Chine) ainsi que ACS et Eurofinsa (Espagne). Le contrat de concession signé le 16 octobre 2018 charge le concessionnaire de peaufiner le projet et de soumettre aux autorités congolaises un plan de financement. Car le barrage d’une capacité potentielle de 10 000 mégawatts coûtera près de 14 milliards de dollars. Le projet devrait générer 25 000 emplois, dont 10 000 postes permanents, mais la date du début effectif des travaux n’a pas encore été annoncée.

« Inga III » est ainsi la troisième phase d’un grand ensemble auquel seront associés cinq autres barrages. L’on parle dès lors du « Grand Inga » qui à terme produira 40 000 mégawatts, devenant ainsi le plus grand barrage hydroélectrique du monde devant le barrage des Trois-Gorges en Chine. Il pourrait en théorie, satisfaire alors 40 % des besoins en électricité du continent.

Boris Ngounou

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