OUGANDA : un plan d’action du gouvernement pour la zone de compensation de Kalagala

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Water Security Congress©Joa Souza/Shutterstock

Le conseil d’administration de la Banque mondiale vient de décider de soutenir financièrement le plan d’action du gouvernement ougandais pour la la réhabilitation de la zone de compensation écologique de Kalagala (KOA) en Ouganda. Il fait suite à la dégradation de cette zone par les eaux du bassin de retenue généré par le nouveau barrage hydroélectrique d’Isimba. La Banque mondiale finance cette restauration dans le cadre du soutien qu’elle accorde à un nouveau barrage (très contesté) à Bujagali, situé en amont d’Isimba.

La zone de compensation écologique de Kalagala (KOA) retrouvera-t-elle l’éclat qui était le sien il y a quelques mois encore ? Rien n’est moins sûr pour le moment. Mais le conseil d’administration de la Banque mondiale vient de valider un plan d’action du gouvernement de l’Ouganda pour la sauvegarde de la KOA. Cette décision a été prise après la consultation du rapport rédigé par le groupe d’experts dépêché par la Banque mondiale pour évaluer l’impact du projet hydroélectrique d’Isimba sur la KOA.

Ce dernier avait accouché début 2019 d’un barrage hydroélectrique dont le bassin a aujourd’hui inonde une partie de la KOA. Il s’agit d’une zone compensation écologique, fruit d’un accord entre le gouvernement ougandais et la Banque mondiale, pour le financement du projet hydroélectrique de Bujagali, situé en amont du barrage d’Isimba. Selon le rapport du groupe d’experts, les eaux du réservoir de la retenue d’eau d’Isimba mettent désormais en péril la KOA.

Les alternatives du gouvernement

« La KOA était une exigence issue d’un accord d’indemnisation entre la Banque mondiale et le gouvernement de l’Ouganda, dans le cadre du projet de production privée d’électricité en Ouganda (Bujugali) financé par la Banque. Bien que la Banque mondiale n’ait pas financé le projet hydroélectrique d’Isimba, elle a collaboré avec le gouvernement pour en atténuer les effets en prolongeant la KOA initiale », explique la Banque mondiale.

Face à l’inondation partielle de la KOA par les eaux du barrage d’Isimba, le gouvernement a pris une série de décisions, soutenues aujourd’hui par la Banque mondiale. Il s’agit de convertir la KOA en zone spéciale de conservation en vertu de la loi nationale (ougandaise) sur l’environnement. Avec l’appui de la Banque mondiale, le gouvernement ougandais compte préparer et adopter dans la foulée un plan de gestion pour la KOA. Il préparera et adoptera également un plan de restauration des moyens de subsistance et un éventuel plan de réinstallation des populations.

La Banque mondiale indique qu’elle « suivra la mise en œuvre de ces plans jusqu’en 2023, date d’expiration de la garantie du projet de Bujugali ». Celui-ci a permis la construction d’un barrage et d’une centrale hydroélectrique qui affiche une capacité de 200 MW. L’ouvrage, longtemps contesté, a anéanti les chutes Bujagali.

En aval, la centrale hydroélectrique d’Isimba a été mise en service le 24 janvier 2019 par l’entreprise China International Water and Electric Corporation (CWE). Elle affiche une capacité de 183,2 MW.

Jean Marie Takouleu

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