OUGANDA : de grands projets d’eau et d’assainissement pour approvisionner Kampala

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OUGANDA : de grands projets d’eau et d’assainissement pour approvisionner Kampala ©Sabino Parente/Shutterstock

Dans le but d’assurer une couverture maximale en eau potable et en services d’assainissement pour la ville de Kampala en Ouganda, les autorités ont confié à National Water and Sewerage Cooperation (NWSC) la responsabilité de mettre en œuvre plusieurs projets.

Kampala, capitale de l’Ouganda, peuplée de près de 2 millions d’habitants, est installée sur les bords du lac Victoria. Mais, même si l’entreprise publique National Water and Sewerage Cooperation (NWSC) a pour mission de fournir de l’eau potable et des services d’assainissement, les habitants de la capitale subissent très souvent des coupures d’eau

Aujourd’hui, à Kampala, les populations sont très enthousiastes, car un grand projet d’eau potable est en cours. Il s’agit de la construction d’une usine d’eau potable à Katosi, une localité située à plus de 50 km de Kampala dans le centre de l’Ouganda. Les études de faisabilité pour la construction de l’usine ont été réalisées par l’entreprise française BRL Ingénierie, la société allemande Igip et la compagnie néerlandaise WE Consult. Par ailleurs, la construction a été confiée à Suez International, une filiale du groupe français Suez et Sogea-Satom, filiale du grand groupe de construction Vinci, basé à Paris en France.

La plus grande usine d’eau potable d’Afrique de l’Est ?

Sogea-Satom et Suez International ont commencé la construction de l’usine d’eau potable de Katosi il y a de cela quelques mois. Objectif : pomper et traiter l’eau du lac Victoria pour alimenter une usine d’eau potable d’une capacité de 160 000 m3 par jour. L’installation sera accompagnée de deux autres infrastructures : une station de pompage (pression) à Namugongo non loin de Katosi et un réservoir d’eau d’une capacité de 15 000 m3 à Sonde Hill. Pour acheminer l’eau jusqu’à la capitale ougandaise, il va également falloir construire plus de 55 km de canalisations.

Et, parce que la population du grand Kampala augmente rapidement, les autorités comptent agrandir l’usine d’ici 2025. Elle passerait alors de 160 000 m3 de production d’eau potable par jour à 240 000 m3 pour alimenter 4,5 millions de personnes.

Plusieurs bailleurs de fonds

Sogea-Satom et Suez International doivent livrer l’ensemble du projet en 2021. Il nécessitera en tout un investissement de 890 milliards de shillings ougandais, soit 212 millions d’euros. Le financement est assuré par le gouvernement ougandais à hauteur de 34 millions d’euros. Le reste des fonds proviennent de l’Agence française de développement (75 millions d’euros), de la Banque européenne d’investissement (75 millions d’euros), mais également de Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement (20 millions d’euros), ainsi que du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures (FFUEAI) qui y a investi 8 millions d’euros.

Une station de prétraitement des eaux usées à Kinawataka

Dans le grand Kampala, l’assainissement a un double objectif : donner un cadre de vie saine aux populations, et surtout éviter la pollution du lac Victoria qui fournit la ville et sa métropole en eau potable. L’entreprise publique NWSC est en train d’achever la construction d’une station de prétraitement des eaux usées à Kinawataka, près de la ville de Kampala. Elle aura une capacité de traitement de 45 000 m3 d’eau par jour. Les eaux usées usées seront ensuite envoyées vers une station d’épuration « ultramoderne » dont la construction est sur le point de s’achever.

Les deux installations fonctionneront grâce aux canalisations qui viennent d’être construites par Sogea-Satom. L’une d’entre elles est longue de 30 km avec une conduite d’un diamètre compris entre 200 et 1800 mm (pour 26 km). L’autre est une conduite d’eaux usées pressurisées en fonte de 500 mm de diamètre, d’une longueur de 4 km. La canalisation conduit les eaux collectées grâce à un réseau d’égouts dans les quartiers de Naguru, Ntinda, Nakawa, Bugolobi Kyambogo, Kinawataka, Banda, Kasokoso, Butabika et les zones voisines. L’ensemble des canalisations enterrées viennent remplacer un canal ouvert qui exposait les populations à des risques de maladies.

Les boues de décantation issues du traitement des eaux usées serviront à produire du biogaz qui a son tour permettra de produire 630 kW d’électricité. L’eau traitée sera quant à elle rejetée dans le lac Victoria. L’ensemble du projet coûtera 105 millions d’euros. NWSC estime que le projet bénéficiera à 850 000 personnes dans le grand Kampala.

Jean Marie Takouleu

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