NAMIBIE : Walvis Bay veut recycler les eaux usées en eau potable pour sa population

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NAMIBIE : Walvis Bay veut recycler les eaux usées en eau potable pour sa population©DedMityay/Shutterstock

En Namibie, la municipalité de Walvis Bay envisage de recycler les eaux usées en eau potable pour l’approvisionnement de sa population. La solution qui ne fait pas l’unanimité dans cette ville portuaire est déjà appliquée dans la capitale namibienne Windhoek depuis 50 ans.

Walvis Bay veut réutiliser les eaux usées traitées en eau potable. La municipalité vient de lancer les études de fiabilité devant conduire à la sélection d’une entreprise et « d’un conseiller concurrent » pour la construction d’une usine de réutilisation directe des eaux usées traitées (DPR). C’est vraisemblablement après cette étape que des détails seront fournis concernant le futur système d’approvisionnement en eau potable.

Pour John Esterhuizen, le directeur général pour les eaux usées et la gestion environnementale au sein de la municipalité de Walvis Bay, le recours à une usine de recyclage des eaux usées en eau potable vise à répondre à la croissance démographique de cette ville portuaire de plus de 52 000 habitants. Actuellement, la municipalité dépend de deux sources principales pour l’approvisionnement en eau de sa population.

Il s’agit de la rivière Kuiseb qui s’assèche à cause de la rareté des pluies et sa surexploitation. La ville pompe également l’eau de l’aquifère d’Omdel. « L’eau des forages s’épuise. L’eau potable obtenue à partir du dessalement est coûteuse, alors il y a peut-être une alternative, et c’est là que la réutilisation directe des eaux usées traitées intervient », explique John Esterhuizen.

S’inspirer du système d’approvisionnement en eau potable de Windhoek

Les eaux usées de Walvis Bay sont canalisées par un réseau d’égouts qui les achemine vers des stations d’épuration. L’eau traitée est utilisée pour irriguer les terrains de sport et les parcs. Une partie est stockée dans un réservoir au sud-est de la ville. « Nous donnons de l’eau aux plantes et aux oiseaux, mais nous avons encore un surplus. Que faisons-nous de cet excédent ? Nous avons pensé à suivre la voie de Windhoek pour le traitement direct des eaux usées en eau potable », ajoute John Esterhuizen.

Dans la capitale namibienne, Windhoek Goreangab Operating Company (Wingoc), la filiale du géant français Veolia a mis en place depuis 50 ans, un système de réutilisation des usées traitées. Dans ce système, l’eau traitée est injectée directement dans le réseau d’eau potable.

La critique de l’initiative municipale

Le choix de la municipalité de Walvis Bay de mettre en place un système de recyclage des eaux usées en eau potable ne fait pas l’unanimité. Il est au contraire critiqué, notamment par Frank Kavishe, le vice-chancelier par intérim de l’Université de Namibie pour la recherche, l’innovation et le développement. Selon ce chercheur, le choix de la municipalité n’est pas une solution à long terme.

« Si vous voulez traiter les eaux usées, vous devez d’abord avoir des eaux usées à traiter. Si vous souffrez d’une grave sécheresse et que les rivières et les aquifères sont à sec, où allez-vous trouver l’eau qui vous donnera des eaux usées ? C’est pourquoi je pense que la seule solution est le dessalement de l’eau de mer », affirme Frank Kavishe. La solution du dessalement est explorée depuis des années par le gouvernement namibien.

Il travaille avec le gouvernement botswanais pour construire une grande usine de dessalement de l’eau de mer dans la ville portuaire de Walvis Bay. L’installation permettra également l’approvisionnement en eau potable de la capitale namibienne Windhoek et de Gaborone, le siège des institutions au Botswana.

Jean Marie Takouleu

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