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NAMIBIE : l’hydrologie isotopique pour préserver la ressource en eau souterraine

NAMIBIE : l’hydrologie isotopique pour préserver la ressource en eau souterraine©Tong_stocker/Shutterstock

Déterminer l’origine, l’âge, le mouvement et la quantité d’eau douce présente en Namibie en 2021. C’est la nouvelle mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Pour fournir toutes ces informations au gouvernement namibien, l’agence s’appuiera sur des techniques d’hydrologie isotopique. « Pour évaluer les ressources potentielles en eaux souterraines, il faut également pouvoir estimer le taux de recharge de la nappe phréatique. Étant donné la faiblesse des précipitations dans les régions arides, les estimations du taux de recharge effectuées à l’aide des méthodes hydrologiques traditionnelles sont sujettes à des erreurs considérables et on risque même de ne pas pouvoir dire si la nappe est vraiment réapprovisionnée », indique l’AIEA.

En quoi consiste l’hydrologie isotopique ?

L’AIEA est claire. Chaque masse d’eau est naturellement marquée par une signature isotopique unique. À l’aide d’un analyseur spectroscopique laser, les experts de l’agence examineront les échantillons d’eau douce collectée et les interpréteront en fonction des isotopes stables présents dans chaque molécule d’eau. Parmi les traceurs contenus dans l’eau, figure le carbone 14 (14C). Il s’agit d’un isotope radioactif couramment utilisé pour dater les fossiles et les spécimens archéologiques. D’après l’AIEA, en mesurant la teneur en 14C des échantillons d’eau, les scientifiques peuvent estimer l’âge des eaux souterraines jusqu’à 40 000 ans. D’autres isotopes, tels que le tritium, le deuterium et l’oxygène 18 servent également à collecter des données sur la ressource en eau souterraine.

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L’enjeu est également d’étudier la répartition des précipitations pour évaluer l’impact de la sécheresse selon chaque zone et chaque réalité, explique Ioannis Matiatos, hydrologue isotopique à l’AIEA. En Namibie, pays au climat aride, le phénomène n’est pas nouveau, mais ces dernières années, la sécheresse s’est aggravée en raison de l’augmentation de la température, asséchant les points d’eau essentiels pour l’agriculture, l’élevage et la consommation humaine.

Inès Magoum

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