MOZAMBIQUE : la population de lions rebondit dans le parc national de Gorongosa

Par - Publié le / Modifié le

MOZAMBIQUE : la population de lions rebondit dans le parc national de Gorongosa©Stu Porter/Shutterstock

Les actions engagées pour la protection des lions dans le parc national de Gorongosa au centre du Mozambique sont satisfaisantes. La population des grands félins est en nette augmentation dans cette aire protégée avec un total de 146 individus, alors que sur le reste du continent, des alertes sont lancées en raison du risque d’extinction des lions d’Afrique d’ici 2050.

Les gardiens du parc national de Gorongosa, dans le centre du Mozambique, ont fait de la protection des lions une priorité. Car les quelque 15 années de guerre civile (1977-1992) qu’a connue le Mozambique avaient également engendré de graves pertes sur la biodiversité, notamment le déclin de 95 % des populations de grands mammifères de ce pays d’Afrique de l’Est. Après le conflit, la nature a repris ses droits et de nombreuses espèces sont revenues, à l’exception des lions, et pourtant la population de ces grands félins dans un milieu donné est caractéristique de la santé de sa biodiversité. « Les lions sont des sentinelles. Lorsque les conditions sont mauvaises, ils subissent le premier impact, mais quand la vie se passe bien, ils récupèrent rapidement et c’est ce que nous voyons », affirme Paola Bouley, directrice associée à la conservation des lions du parc national de Gorongosa.

Pour remonter la pente, en 2015 Paola Bouley et son équipe ont tout d’abord réfléchi sur les causes de déclin de la population de lions du parc, et ont établi que la principale menace pesant sur les félins était les collets posés par des braconniers pour piéger les grands herbivores. Un tiers des lions du parc avaient ainsi été capturés, mutilés ou tués à cause de ces pièges. Mais grâce à l’organisation de patrouilles au sol, les inspecteurs de Gorongosa ont renversé la situation en retirant systématiquement tous les pièges dans le parc. Cette opération a permis de relancer la croissance de l’espèce, au point où en décembre 2019, le parc a annoncé avoir atteint l’effectif de 146 lions. « C’est quelque chose que je n’ai pas vu depuis les sept années où nous avons étudié la population de lions », se réjouit Lusa Paola Bouley.

L’espèce pourrait disparaître d’ici 2050

L’expérience de la préservation des lions dans la réserve naturelle de Gorongosa pourrait servir d’exemple aux autres aires protégées d’Afrique où vivent les grands fauves. D’après les scientifiques, l’espèce pourrait disparaître d’ici 2050. Les dernières études montrent que d’ici 2035, la moitié de la population actuelle de lions africains aura disparu et qu’il n’en restera qu’environ 10 000 à l’état sauvage. Les lions d’Afrique suivent ainsi le même chemin que leurs cousins asiatiques, qui n’étaient déjà plus que 350 individus en 2014.

Au-delà de la destruction massive de la savane, qui explique la disparition des lions il y a surtout le braconnage. En Afrique de l’Ouest par exemple où les parcs sont peu fréquentés par les touristes, les lions sont par conséquent peu protégés et valent bien plus d’argent quand ils sont morts. Alors qu’en Afrique australe et de l’est où le potentiel touristique est meilleur, les lions sont mieux protégés afin d’attirer davantage de touristes.

Boris Ngounou

Plus sur le même thème

Plus dans la même région

Nous respectons votre vie privée

Ce site utilise des cookies et des technologies statistiques pour améliorer votre expérience. En cliquant j'accepte, vous donnez votre accord.

J'accepte
X
Newsletter AFRIK 21