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MAROC : l’importation des déchets combustibles divise

MAROC : l’importation des déchets combustibles divise©hiv360/Shutterstock

« Le Maroc n’est pas la poubelle ! » C’est le cri de guerre d’une société civile marocaine qui vient à nouveau de se mettre en ordre de bataille contre l’entrée dans le royaume, des « déchets dangereux » venus d’Europe. La dénonciation est portée dans les médias et sur les réseaux sociaux par les membres et les sympathisants des ONG de défense de l’environnement. « Nous ne voulons pas que notre pays se transforme en poubelle des pays industrialisés », martèle sur sa page Facebook, la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC).

À l’origine de cette polémique, une décision publiée le 3 août 2020 par Aziz Rabbah, le ministre marocain de l’Énergie des mines et de l’Environnement, autorisant l’importation de ces déchets combustibles.

« Il s’agit d’une importation sélective de déchets »

En réaction à la polémique suscitée par la publication de sa décision, le ministre Aziz Rabbah a apporté des éclairages dans un communiqué publié le 17 août 2020. « Le Royaume est engagé aujourd’hui et comme toujours à interdire l’importation des déchets toxiques, dangereux pour l’environnement et qui sont non conformes aux normes nationales encadrées par l’article 42 de la loi N° 28.00 publiée le 7 décembre 2006 relative à la gestion des déchets et leur élimination » indique le ministère de l’Énergie, des Mines et de l’Environnement. Selon lui la décision du 3 août est sélective, elle concerne les déchets non toxiques et non dangereux pour l’environnement, utilisables dans une série d’industries manufacturières.

Ces déchets conditionnés en bale sont constitués pour la plupart de plastiques a priori non dangereux et de pneus. Ils sont voués à être utilisés en combustible de substitution à l’énergie fossile dans les cimenteries. C’est une pratique relevant du recyclage industriel et que le Maroc entretient depuis plusieurs années, en important les déchets combustibles. Selon le ministre, entre 2016 et 2019, bien avant sa décision, le royaume a importé près de 1,6 million de tonnes de ces déchets.

Cette autre polémique sur l’importation des déchets au Maroc rappelle celle qui a secoué le royaume en 2016, lorsque le gouvernement avait autorisé l’importation d’Italie quelque 2500 tonnes de déchets combustibles.

Telle que présentée par le ministre Aziz Rabbah, la revalorisation des déchets combustibles en sources d’énergie s’inscrit convenablement dans une démarche écologique. Toutefois, cette pratique peut nuire à l’environnement et à la santé humaine si elle est mal exécutée. D’où l’importance d’assurer une gestion écologiquement rationnelle des procédés de revalorisation énergétique de ces déchets.

Boris Ngounou

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